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ROCARD MICHEL (1930-2016)

Une stature d’homme d’État

Après la victoire de François Mitterrand lors de l’élection présidentielle de 1981, il devient ministre d'État, ministre du Plan et de l'Aménagement du territoire dans les deux premiers gouvernements dirigés par Pierre Mauroy. Il est nommé ministre de l'Agriculture en 1983, mais il démissionne en avril 1985 pour manifester son opposition à l’instauration du mode de scrutin proportionnel pour les élections législatives de 1986. Il retrouve alors son siège de député.

Malgré leurs nombreuses divergences, François Mitterrand, réélu pour un second septennat en 1988, choisit Michel Rocard comme Premier ministre. À la tête du gouvernement, ce dernier signe les accords de Matignon qui mettent fin aux violences en Nouvelle-Calédonie et met en œuvre des mesures qui feront date comme l’instauration du revenu minimum d’insertion (RMI) en 1988 et de la contribution sociale généralisée (CSG) deux ans plus tard – ce qui n’empêche pas François Mitterrand de le congédier en 1991 pour le remplacer par Édith Cresson.

Lors des élections législatives de 1993, qui voient le PS subir une lourde défaite, Michel Rocard perd son siège de député. Élu premier secrétaire du parti en octobre de la même année, il prend la tête de la liste socialiste aux élections européennes de juin 1994. Alors qu’il est élu au Parlement européen à l’issue du scrutin, le piètre résultat de la liste qu’il mène permet à Henri Emmanuelli de l’évincer de la direction du PS. La perspective d’une candidature à l’élection présidentielle de 1995 s’éloigne. Élu sénateur des Yvelines en 1995, il renonce à son siège en 1997 pour éviter le cumul avec ses fonctions de député européen.

En janvier 2009, Michel Rocard choisit de démissionner du Parlement européen où il siège depuis quinze ans, avant d’être nommé, en mars, ambassadeur de France chargé de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique par le président de la République, Nicolas Sarkozy, qui lui confie également la présidence d’une conférence d'experts sur l'institution d'une contribution climat-énergie, dite aussi « taxe carbone ». Alors qu’il intervient encore très régulièrement dans le débat public, Michel Rocard s’éteint le 2 juillet 2016. Un hommage national présidé par le chef de l’État, François Hollande, lui est rendu le 7 juillet dans la cour d'honneur des Invalides, à Paris. Le même jour, une cérémonie est organisée au siège du PS, close par une intervention d’un de ses principaux héritiers politiques, le Premier ministre Manuel Valls.

— Blaise MAGNIN

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François Mitterrand et Michel Rocard, 1974 - crédits : Alain Mingam/ Gamma-Rapho/  Getty Images

François Mitterrand et Michel Rocard, 1974

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