TALAGRAND MICHEL (1952- )
Les verres de spin
Le « verre de spin » est un des modèles favoris des physiciens qui étudient les mécanismes à l’œuvre dans les transitions de phase des solides (c’est-à-dire leur changement plus ou moins brutal d’état, par exemple de conducteur à isolant électrique). Le terme est inventé en 1970 pour rendre compte du comportement étrange observé dans des alliages métalliques incluant des impuretés magnétiques désordonnées. En 1975, une description mathématique est proposée par des théoriciens du centre de recherche IBM de New York. Le physicien italien Giorgio Parisi (né en 1948) détermine en 1979 les propriétés de l’état d’équilibre d’un tel système et révèle la richesse de son diagramme de phase à basse température, ce qui lui vaut le prix Nobel de physique en 2021. Les méthodes utilisées ne sont cependant pas « aptes à être reconnues légitimes par la plupart des mathématiciens », pour reprendre les termes de Talagrand. Dans un article sobrement intitulé « La formule de Parisi » publié en 2006, Talagrand confirme le résultat et démontre qu’il est la conséquence d’un principe mathématique général.
Le jury du prix Abel a souligné à juste titre le caractère atypique du style mathématique de Talagrand dont l’exceptionnelle fécondité se conjugue à une profondeur de vue qui a fait progresser considérablement l’étude des probabilités.
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Écrit par
- Bernard PIRE : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau
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