VOVELLE MICHEL (1933-2018)
L’ historien Michel Vovelle, spécialiste de la Révolution française, laisse une œuvre en réalité bien plus vaste et diversifiée, ayant profondément renouvelé la connaissance du xviiie siècle.
L’homme du bicentenaire de la Révolution française
Entré en 1953 à l’École normale supérieure de Saint-Cloud, Michel Vovelle, né à Gallardon (Eure-et-Loir) le 6 février 1933, y devient assistant trois ans plus tard. Élu professeur d’histoire moderne en 1961 à la faculté des lettres d’Aix-en-Provence, il devient ensuite professeur d’histoire de la Révolution française à l’université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne. Successeur d’Albert Soboul comme directeur de l’Institut d’histoire de la Révolution française de 1983 à 1993, coprésident et secrétaire général de la Société des études robespierristes, directeur de la revue des Annales historiques de la Révolution française, président de la Commission d’histoire de la Révolution française, du Comité des travaux historiques et scientifiques et de la Commission internationale d’histoire de la Révolution française, Michel Vovelle joue alors un rôle scientifique et institutionnel important lors des commémorations du bicentenaire organisées en 1989. Nommé président de la Commission de recherche historique pour le bicentenaire de la Révolution, chargée de soutenir et de coordonner les nombreuses manifestations scientifiques et culturelles en France et à l’étranger, il réunit huit cents chercheurs lors du Congrès mondial de juillet 1989, consacré à l’« image de la Révolution française ».
Membre du Parti communiste, considéré comme le chef de file d’une tradition « classique » ou « jacobine » de l’historiographie révolutionnaire fortement liée à l’histoire sociale et aux lectures marxistes, il s’oppose alors en particulier à François Furet qui, à l’École des hautes études en sciences sociales, incarne quant à lui le courant dénoncé comme « révisionniste » ou libéral. Fille d’une longue carrière menée entre les sommets du monde universitaire et le large public dans un contexte d'exceptionnelle visibilité de son objet, l’œuvre de Michel Vovelle s’avère colossale : plus de trente-cinq ouvrages personnels traduits en une dizaine de langues, plus de quarante écrits en collaboration et plusieurs centaines d’articles témoignent de l’importance quantitative de sa bibliographie, reflet d’un parcours de recherche ouvert et diversifié.
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Écrit par
- Guillaume MAZEAU : maître de conférences en histoire moderne à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
Classification
Autres références
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RÉVOLUTION FRANÇAISE
- Écrit par Jean-Clément MARTIN et Marc THIVOLET
- 29 554 mots
- 3 médias
...Révolution française » comme une promesse inachevée, donnant le sens d'une histoire à faire autant qu'à écrire, cette école donc n'est pas restée inactive. Michel Vovelle, successeur d'Albert Soboul à la Sorbonne, ses proches et ses élèves ont renouvelé le champ d'étude, s'ouvrant à l'histoire des mentalités,...