MICMACS
Les Micmacs (ou Mi'kmaq) constituent la plus grande et la plus importante tribu indienne des Provinces maritimes du Canada (Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick et Île-du-Prince-Édouard). Les recensements canadiens conduisent à estimer le nombre de Micmacs à environ 20 000 au début du xxie siècle. Leur dialecte algonkin, parlé encore par un tiers d'entre eux, est très différent de celui de leurs voisins ; c'est pourquoi on pense que les Micmacs sont arrivés récemment dans cette région, un peu avant l'époque de la conquête. Historiquement, ce sont sûrement les Indiens que Jean Cabot rencontra en 1497. Les premiers chroniqueurs les décrivaient comme féroces et belliqueux ; cependant, ils furent parmi les premiers à accepter l'enseignement des Jésuites et à se marier avec les colons de la Nouvelle-France. Au xviie et au xviiie siècle, ils furent constamment les alliés des Français contre les Anglais et organisaient souvent des raids aux frontières de la Nouvelle-Angleterre. Les Anglais ne réussirent à les pacifier qu'en 1779.
Les Micmacs formaient une confédération de plusieurs clans (Micmac veut dire « alliés »). Chaque clan avait ses propres symboles et son propre chef, dont l'importance n'était cependant pas très grande. En général, les chefs de guerre étaient ceux qui avaient accompli des prouesses exceptionnelles. Apparemment, il n'y avait pas de classes sociales héréditaires ; l'esclavage n'existait pas chez eux, car les prisonniers de guerre étaient en général torturés à mort, et les femmes et les enfants captifs intégrés à la tribu.
À certaines saisons, les Micmacs menaient une existence nomade. L'hiver, ils chassaient le caribou, l'élan et le petit gibier ; ils habitaient alors dans des wigwams de forme conique, recouverts de peaux ou d'écorce de bouleau. En été, ils pêchaient, ramassaient des coquillages et chassaient le phoque sur les côtes ; ils vivaient, durant cette saison, dans des wigwams de forme oblongue et très aérés. Ils portaient les vêtements qu'on retrouve chez tous les Indiens des forêts du Nord-Est : pagnes pour les hommes, fourreaux pour les femmes et couvertures pour tous ; ces vêtements étaient très souvent effrangés. Les Micmacs étaient très habiles à diriger leurs canoës.
Selon certains récits, leurs cérémonies étaient très complexes, mais on connaît peu de chose sur la nature de leurs rites et de leurs croyances religieuses. On sait seulement qu'à la fin du xviie et au xviiie siècle les Micmacs copièrent quelque peu les missions catholiques et leur empruntèrent certains éléments de leur croyance religieuse, quand ils ne se convertirent pas. Comme chez les Algonkin, la légende micmac rapporte le culte du héros Gluskabe qui accomplit maints exploits et, en particulier, tua un monstre grenouille qui aurait arrêté l'écoulement des eaux.
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Écrit par
- Agnès LEHUEN : maître en anthropologie
Classification
Autres références
-
DÉVELOPPEMENT, psychologie interculturelle
- Écrit par Henri LEHALLE
- 2 374 mots
...psychologiques peut se révéler déterminant. Par exemple, Raphael M. Nyiti retrouvait les normes statistiques des stades piagétiens en interrogeant dans leur langue les enfantsMicmac du Québec alors que les mêmes enfants étaient apparemment « en retard » quand ils étaient interrogés en anglais.