- 1. Exploration du microbiome humain
- 2. Les composants des microbiotes du tube digestif
- 3. Conséquences du déséquilibre entre populations bactériennes
- 4. Microbiote, maladies intestinales et maladies métaboliques
- 5. Effets généraux des microbiotes
- 6. Nouvelles approches thérapeutiques ?
- 7. Bibliographie
MICROBIOME HUMAIN
Nouvelles approches thérapeutiques ?
Ainsi, certains aspects de la santé humaine dépendent pour une large part de l’équilibre entre les populations bactériennes au sein des microbiotes. Cet équilibre doit être, d’une manière ou d’une autre, contrôlé.
Ce contrôle est exercé à l’évidence au moins pour partie par l’apport alimentaire. Comme chaque population bactérienne n’a pas, ou pas nécessairement, les mêmes exigences ni les mêmes réponses à un nutriment, posséder un « bon microbiote » dépendrait donc d’une « bonne alimentation », notion incertaine mais propice à tout fantasme. Les résultats précédents montrent qu’au centre du dispositif protecteur de l’intestin se trouve le butyrate et donc le « contenu en fibres » dont il est tiré. Les fibres sont de longues chaînes de sucres (des polysaccharides) que l’on trouve dans les légumes, les fruits et les céréales. Les enzymes humaines ne sont pas en général capables de les dégrader. En revanche, les bactéries commensales en sont capables avec leurs enzymes propres. Les données observées sur l’animal montrent que le microbiote est d’autant plus stable et équilibré que l’apport en fibres alimentaires est abondant et diversifié. Cependant, toutes les fibres ne sont pas équivalentes concernant la production de butyrate. Pour les « bonnes bactéries » butyrinogènes, le son de blé et d’orge, la chitine-glucane extraite de champignons, ou encore le galacto-gluco-mannane acétylé extrait de l’épicéa et d’autres dérivés du bois, se révèlent les plus efficaces chez l’animal.
Le souci croissant de la place à donner aux fibres dans l’alimentation humaine rejoint l’idée courante que « tout » dépend de l’alimentation. Cela explique l’explosion de la vente des préparations probiotiques, ainsi que celle de nombreux prébiotes, ces substances issues de fibres végétales et censées permettre aux « bons » probiotiques de proliférer préférentiellement et de produire des substances protectrices. Le nombre et la nature des réponses à la requête « prébiotiques » sur Internet donnent une idée de l’impact public de ces essais thérapeutiques dont on doit cependant rappeler qu’ils sont encore préliminaires et souvent situés dans les limites du modèle souris.
Enfin, les véritables nouveautés thérapeutiques résident dans les transplantations de matière fécale ou de populations bactériennes sélectionnées pour lutter contre de graves dysfonctionnements intestinaux, ou pour améliorer la prise en charge au long terme d’une série de pathologies allant du diabète de type 2 à la maladie de Parkinson. Toutefois, cette approche prometteuse se heurte à de nombreuses difficultés, ne serait-ce que l’identification des organismes à introduire pour un sujet et une maladie donnés.
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