MICROCLIMATS
Types de milieu à caractères microclimatiques accentués
On peut dire que toute portion d'espace a son propre microclimat. Cependant, il existe des types de milieu où les influences locales jouent un rôle de différenciation particulièrement important, donc où les caractères des microclimats sont accentués et changent rapidement. Citons quelques exemples.
Les régions accidentées sont les plus riches en microclimats variés. Chaque pente a ses propres caractères en fonction de sa raideur et de son orientation, qui influencent son échauffement diurne. Les creux et les sommets sont froids, les premiers à cause de l'accumulation d'air nocturne, les seconds à cause de l'altitude. Aux niveaux intermédiaires existe une « zone chaude », sensible dans la répartition de la végétation naturelle et des activités agricoles. La canalisation du vent fait varier les accumulations de neige, donc l'importance et la durée de l'enneigement, qui a elle-même des conséquences thermiques.
Les forêts ont en général des climats bien tranchés et fortement nuancés. Le jour, la couronne des arbres est réchauffée par le rayonnement solaire, mais leur ombre rafraîchit le sous-bois. La nuit, au contraire, celui-ci est plus chaud puisque les radiations d'onde longue sont renvoyées par les feuilles. L'hiver, une forêt dénudée réfléchit moins la radiation que les surfaces nues environnantes, surtout s'il y a de la neige. Elles peuvent donc être un peu plus chaudes.
Les surfaces liquides, lacs et rivières, sont plus froides le jour, car elles réfléchissent une part importante du rayonnement et sont affectées par l'évaporation et la diffusion de la chaleur dans la masse liquide. Celle-ci restitue de la chaleur la nuit, mais comme les lacs et marais sont dans des creux, l'accumulation d'air froid joue un rôle prépondérant. L'atmosphère est donc fraîche et humide près des eaux, et il en résulte de nombreuses formations de brumes et de verglas.
Les villes ont un climat original, comme le sait bien tout habitant d'une banlieue. De nombreux effets de canalisation des vents peuvent rendre certaines rues très inconfortables en hiver, et les urbanistes les ont trop souvent ignorés. Par contre, dans les villes tropicales, les sites aérés sont recherchés, et souvent colonisés par les populations les plus aisées.
Mais, surtout, les villes constituent, aux latitudes moyennes, des « îlots de chaleur », marqués principalement la nuit. En effet, les bâtiments et les surfaces asphaltées ont une forte conductivité et restituent beaucoup de chaleur la nuit. Les poussières urbaines freinent la perte des radiations d'onde longue. Le jour, la radiation solaire est réduite par les poussières, mais cet effet est largement compensé par le fait que les rayons réfléchis viennent frapper les surfaces verticales, ce qui réduit le pouvoir réfléchissant global des aires construites. Une différence de trois à cinq degrés Celsius entre le centre d'une agglomération et ses environs est donc fréquemment observée.
Il ne s'agit là que de quelques exemples. Les influences microclimatiques sont multiples et complexes, et peuvent intervenir dans des milieux en apparence très homogènes : un champ fraîchement labouré n'a pas la même conductivité qu'une friche, donc pas le même microclimat ; une haie, un canal suffisent souvent à transformer localement les conditions dans la plus monotone des plaines...
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Écrit par
- François DURAND-DASTÈS : professeur à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot
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