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MICROCRÉDIT

Les populations pauvres ont difficilement accès aux services financiers du secteur formel, c'est-à-dire aux fournisseurs enregistrés légalement comme institutions procurant des services financiers et soumis à des réglementations bancaires. Or, dans un contexte de financiarisation croissante des économies, l'impossibilité d’emprunter, épargner ou s'assurer contre les risques constitue une source d'exclusion sociale et économique importante. Des sources informelles de crédit existent et peuvent être mobilisées, telles que les prêteurs locaux, les employeurs, les tontines ou encore la famille.

Les prêteurs locaux pratiquent souvent des taux d'intérêt usuraires. Aux Philippines, par exemple, certains prêteurs sont surnommés « five six » car s'ils prêtent cinq le matin à un petit vendeur, ce dernier doit leur rendre six le soir, soit un taux d'intérêt journalier de 20 p. 100 ! D'autres types d'organisations locales, comme les tontines, permettent à leurs membres d'obtenir tour à tour l'ensemble des contributions des membres (le pot). Elles constituent ainsi une forme alternative d'épargne et de crédit, très peu souple cependant en raison de son calendrier, et risquée car soumise à la volonté de contribuer des autres membres.

Au-delà de leur coût et de leur rigidité, le principal inconvénient de ces formes de crédit est qu'elles sont limitées par les ressources locales disponibles. Remédiant à ces inconvénients, le microcrédit consiste à fournir, par le biais d'une organisation extérieure aux communautés, des services de crédit aux populations exclues du système bancaire traditionnel parce qu'elles sont pauvres, sujettes à des discriminations d’ethnie, de classe, d'âge, de genre ou isolées géographiquement. Comme son nom le suggère, les transactions sont d'un montant peu élevé, généralement inférieur à 100 euros.

Le terme microcrédit est parfois utilisé de manière interchangeable avec celui de microfinance qui l'englobe et qui désigne l'offre de services financiers (crédit et épargne pour les services les plus fréquents, mais également assurance et transfert de fonds parfois) à ces populations.

Aux origines du microcrédit

Les défis du prêt aux pauvres

Un des principes économiques de base, celui de la productivité marginale décroissante du capital, veut qu'un montant de capital investi par des entreprises qui en ont peu rapporte plus que l'utilisation de ce même capital par des entreprises qui en disposent abondamment. Le Prix Nobel d'économie Robert Lucas a ainsi estimé que le différentiel de productivité du capital serait tel que les emprunteurs d'Inde seraient prêts à payer des intérêts 85 fois plus élevés que ceux des États-Unis. À première vue, il serait donc attractif pour les banques de développer leur clientèle dans les pays en développement, disposant de peu de capital, et de cibler les entrepreneurs ayant peu d'actifs. Le niveau plus élevé des risques (politiques, économiques) dans les pays en développement diminue cependant leur attrait, et les plafonds sur les taux d'intérêt imposés par certains gouvernements les empêchent de pratiquer des taux d'intérêt qui compensent ces risques. En outre, l'hypothèse de productivité marginale décroissante du capital n'est valable que toute chose égale par ailleurs, c'est-à-dire à niveau d'éducation, conditions d'accès aux matières premières ou réseau de clients identiques. Or il est difficilement envisageable que les pauvres, tout en disposant de moins de capital, aient un niveau d'éducation, des réseaux de relations et un accès aux marchés similaires à ceux des riches. Il est donc très peu sûr qu'ils puissent dégager des profits en empruntant à des taux d'intérêt élevés. Cela étant, ce n'est pas le principal problème allant à l'encontre du prêt aux pauvres.[...]

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  • AMAP (Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne)

    • Écrit par
    • 3 014 mots
    • 2 médias
    ...millions de personnes, soit environ 20 p. 100 de la population américaine. Du côté des producteurs, il existe depuis 2013 aux États-Unis un programme de microcrédit (Micro Loan Program) ayant pour objectif de faciliter l’installation, sur des exploitations maraîchères de quelques hectares, d’agriculteurs...
  • BANGLADESH

    • Écrit par et
    • 8 423 mots
    • 10 médias
    Le développement économique et social du pays repose en partie sur la diffusion massive du microcrédit, depuis la création, en 1976, de la Grameen Bank par l’économiste bangladais Muhammad Yunus. Surnommé le « banquier des pauvres », il s’est vu décerner le prix Nobel de la paix en 2006 pour son combat...