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MICROÉCONOMIE Théorie microéconomique

Frontières de la théorie microéconomique

Jusqu'ici il n'a été question que du programme central de développement de la théorie microéconomique. Or celle-ci a buté dès ses débuts sur des obstacles à ses frontières.

Un champ difficile à circonscrire

Quel champ de phénomènes la théorie économique prétend-elle couvrir ? À l'intérieur du champ des phénomènes sociaux, il s'agit de ceux concernant les activités orientées vers la production, l'échange, et la consommation des biens et services nécessaires à la satisfaction des besoins humains. Pareto avait complété la définition en faisant référence aux acteurs et pas seulement aux activités, quand il avait précisé que l'homo economicus était un concept abstrait approprié pour la théorie économique pure. Il avait alors conclu en écrivant : « Nous pouvons dire que parfois les actions de l'homme réel sont approximativement celles de l'homo economicus ». Quoi qu'il en soit, la définition s'est avérée source de deux difficultés.

D'une part, particulièrement durant les années 1960 et 1970, certains économistes ont succombé à une tentation d'hégémonie vis-à-vis des autres sciences sociales en prétendant y transposer leur approche et leurs méthodes d'analyse. Un cas typique concerne la vie des familles sur laquelle l'économiste Gary Becker a beaucoup écrit, expliquant par des facteurs économiques le mariage, la naissance des enfants, le divorce et autres éléments du même type. La plupart des économistes ont cependant maintenu qu'il appartenait aux démographes, sociologues, psychologues et moralistes d'évaluer la portée explicative de l'économie de la famille ainsi conçue.

D'autre part, depuis le xixe siècle et jusqu'à nos jours, un malentendu existe entre humanistes et économistes théoriciens. Pour les premiers, l'homo economicus est la bête noire n'ayant aucun des traits qui font la richesse de la personne humaine, pour les seconds c'est une abstraction pertinente en économie. Le malentendu a existé même entre économistes théoriciens. Dès 1836, John Stuart Mill (1806-1873) avait écrit « la théorie économique doit être basée sur des concepts abstraits, car elle ne traite pas de la nature entière de la personne humaine telle qu'elle a été modifiée par l'état social, ni de toute la conduite de cette personne dans la société. La théorie économique est concernée par l'homme seulement quand il agit en tant qu'être désirant posséder de la richesse, et capable de juger de l'efficacité comparée des divers moyens d'atteindre ce résultat ». Mais la plupart des économistes de l'époque ne l'entendaient pas ainsi. Même Alfred Marshall (1842-1924), souvent considéré comme l'économiste néo-classique le plus emblématique de son temps, avait tenu à s'opposer à Mill sur ce sujet.

Des hypothèses qui, poussées à leurs limites, ne sont pas réalistes

Une autre contestation n'a pas besoin de faire appel à la morale. Elle consiste à dire que l'hypothèse de l'homo economicus ne cadre pas avec la réalité des comportements économiques eux-mêmes. Telle qu'énoncée en théorie microéconomique et dans la première section de cet article, l'hypothèse stipule que l'agent se comporte rationnellement et n'est motivé que par son intérêt personnel. Or l'étude empirique établit sans conteste que tel n'est pas toujours le cas.

Déjà en 1950, l'expression rationalité limitée apparaissait dans la littérature économique, pour signifier que les comportements réels étaient moins sophistiqués que souvent la théorie ne le supposait. Les progrès de l'économie expérimentale et de la psychologie depuis les années 1970 ont apporté des connaissances plus nettes sur le sujet. Les écarts[...]

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Microéconomie : courbe d'indifférence - crédits : Encyclopædia Universalis France

Microéconomie : courbe d'indifférence

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