- 1. Trois moteurs : le transistor, le circuit intégré et le microprocesseur
- 2. L'essor de la microélectronique
- 3. La fabrication des circuits intégrés
- 4. Les limites physiques aux circuits intégrés
- 5. Les progrès en miniaturisation
- 6. Mémorisation et traitement de l'information en microélectronique
- 7. Microélectronique et performance des ordinateurs
- 8. Les nouveaux effets physiques « quantiques » apparaissant en nanoélectronique
- 9. La microélectronique : quels impacts à venir ?
- 10. Bibliographie
- 11. Internet
MICROÉLECTRONIQUE
La microélectronique : quels impacts à venir ?
Le rythme de progrès de la microélectronique n'est pas près de diminuer. Qu'en est-il de ses applications ? Aura-t-on l'usage de ces futurs progrès ?
Les années 1990 ont connu une large pénétration de la microélectronique au-delà de la seule électronique, que ce soit l'informatique ou les commutateurs de télécommunications. De nombreux marchés ont été successivement conquis ou ouverts : l'audiovisuel (lecteurs DVD, disques durs pour stockage massif audio et vidéo, etc.), l'électroménager (machines « intelligentes »), l'automobile (gestion électronique du moteur, contrôle électronique de freinage, de trajectoire, d'ouverture des airbags, etc.), la maison (gestion à distance de la climatisation, contrôle à distance des entrées,...), les télécommunications personnelles avec, bien sûr, le téléphone portable et Internet. Ces progrès créent aussi, par leur importance dans nos sociétés, de nouveaux problèmes : protection de la vie privée, nouvelles vulnérabilités (pannes, piratages informatiques), respect du droit d'auteur (grâce à la digitalisation et au traitement numérique de l'image et du son, tous les parasites et autres dégradations des signaux ont été éliminés ; avec, de plus, la compression des données, il est possible de reproduire et de transmettre les signaux à l'infini)...
Il existe encore de nombreux besoins insatisfaits, ce qui permet de dire que nous n'en sommes qu'au début de la révolution électronique. Les progrès en miniaturisation, encore un facteur 10 000 en puissance depuis 2004 jusqu'à 2016, permettront de satisfaire les besoins en calculs pour des applications majeures (tabl. 3). On pourra obtenir sur une seule puce des machines de reconnaissance de la parole et de traduction automatique qui permettront, par exemple, de téléphoner et d'écouter dans sa propre langue un correspondant qui en parle une autre. Ce défi suppose des progrès immenses en linguistique, parallèlement à ceux des machines. Cette capacité de reconnaissance de la parole bouleversera aussi l'informatique et la bureautique puisqu'elle provoquera l'« extinction » du clavier qui sera remplacé par la voix, un crayon servant alors à interagir directement avec l'écran. Le tableau final est celui de l'informatique omniprésente (ubiquitous computing). Les ordinateurs (microprocesseurs), devenus si petits, seront immergés dans l'environnement de chaque individu ; interconnectés entre eux, ils effectueront différentes tâches sans l'intervention de l'homme (gestion de son information personnelle – agenda, commandes d'appareils proches ou lointains – traduction simultanée ...). Cela constituera la troisième phase de l'informatique : plusieurs ordinateurs par individu. La première correspondait à un ordinateur pour de nombreux individus ; la deuxième à un ordinateur par personne. Une autre manière de voir les choses est de considérer que, vers 2025, on pourra acheter, pour 1 000 euros, une puissance de calcul comparable à celle d'un cerveau humain (sans que cela soit équivalent exactement au cerveau, bien entendu). Restera à savoir utiliser au mieux cette capacité offerte par la microélectronique. Mais cela est une autre histoire...
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Claude WEISBUCH : directeur de recherche émérite au C.N.R.S., École polytechnique, Palaiseau, professeur au Materials Department de l'université de Californie à Santa Barbara
Classification
Médias
Autres références
-
AUTOMATISATION
- Écrit par Jean VAN DEN BROEK D'OBRENAN
- 11 882 mots
- 12 médias
Cette densité ne cesse de croître avec les progrès des moyens de production de la microélectronique. On peut ainsi disposer, sur une seule pastille de silicium, de registres de mémoire d'une capacité considérable, de sorte que des variables numériques codées en mots de 8 ou 16 bits et même 32 bits... -
CIRCUITS INTÉGRÉS
- Écrit par Frédéric PÉTROT et Franck WAJSBÜRT
- 8 993 mots
- 20 médias
Les circuits intégrés monolithiques (encore appelés puces, traduction de l'anglais chips) constituent l'approche la plus sophistiquée de la microélectronique. Leur origine technologique remonte à 1958, et leur importance économique et industrielle est devenue considérable. La miniaturisation...
-
COMMERCIALISATION DU PREMIER MICROPROCESSEUR
- Écrit par Joseph BOREL et Bruno JACOMY
- 464 mots
- 1 média
À la fin des années 1960, Marcian Hoff (surnommé Ted Hoff), un jeune ingénieur de la société américaine Intel (Integrated Electronics), propose le concept du microcalculateur (le terme microprocesseur apparaissant plus tardivement) pour répondre à une commande de la société japonaise Busicom,...
-
IMAGERIE TÉRAHERTZ
- Écrit par Bernard PIRE
- 1 427 mots
- 1 média
Le développement de sources puissantes et compactes n’a vraiment commencé qu’avec l’éclosion de la microélectronique et des nanotechnologies à la fin du xxe siècle. Les lasers à cascade quantique, mis au point en 1994 aux laboratoires Bell de Murray Hill (New Jersey, États-Unis) et commercialisés... - Afficher les 12 références