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MICROPALÉONTOLOGIE

Signification scientifique

Ce rapide inventaire montre l'éventail de formes que renferment les examens micropaléontologiques, et tous les résultats qu'on peut attendre de leur détermination, tant au point de vue stratigraphique qu'écologique.

Les recherches pétrolières ont largement contribué au développement de la micropaléontologie. Dans la prospection pétrolière, un des problèmes fondamentaux est de connaître la disposition des couches du sous-sol et ensuite de localiser les gisements. Il peut évidemment exister de gros fossiles dans les roches traversées par le tube de forage, mais, en général, ils sont broyés par le trépan et difficilement reconnaissables. Les « cuttings », copeaux de roches, évitent le carottage continu fort coûteux. Ils sont étudiés au fur et à mesure de l'avance de la sonde, et les terrains traversés sont datés à chaque instant, ce qui permet ainsi de ne pas continuer à forer dans un terrain non prometteur. Les dernières expéditions de recherches océanographiques – comme le programme américain D.S.D.P. (Deap-Sea Drilling Project), qui s'internationalise et devient I.P.O.D. (International Program for Ocean Drilling), de 1968 à 1983 ; le programme O.D.P. (Ocean Drilling Program), de 1983 à 2003 ; I.O.D.P. (Integrated Ocean Drilling Program), depuis 2003 – ont utilisé ou utilisent aussi les microfossiles pour connaître l'avancement du forage. Un carottage est certes réalisé, mais, grâce au seul contenu de la tête de forage, là où un mélange peu lisible se produit, les microfossiles permettent de connaître l'âge des terrains forés. On notera aussi que c'est un microfossile, Rotalipora reicheli, qui a servi de fil d'Ariane au forage du tunnel sous la Manche, les outils les plus perfectionnés se fiant alors au seul message d'un tout petit microfossile !

Les recherches micropaléontologiques ont pris une telle extension au cours du xxe siècle qu'elles ont donné lieu à la création de plusieurs revues spécialisées à diffusion mondiale. Cependant, dans les années 1990, le développement des outils de la géophysique a rendu moins capitale l'étude des microfossiles dans le monde industriel, beaucoup d'entreprises supprimant alors leurs services de micropaléontologie, Depuis lors, les industriels ont pris conscience que certains messages ne peuvent être livrés que par les microfossiles, et que la micropaléontologie reste un outil efficace, rapide et peu onéreux. Il semblerait que l'on assiste à un regain d'intérêt pour cette discipline.

— Madeleine NEUMANN

— Patrick DE WEVER

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Écrit par

  • : professeur émérite, Muséum national d'histoire naturelle, Paris
  • : professeur à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, directeur du laboratoire de micropaléontologie

Classification

Autres références

  • CUVILLIER JEAN (1899-1969)

    • Écrit par
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    Né à Ambleteuse (Pas-de-Calais), d'une famille d'instituteurs, l'enfance de Jean Cuvillier se déroula en Picardie, d'où il vint faire ses études supérieures à la Sorbonne ; en 1922, licencié ès sciences naturelles, il est nommé professeur au lycée français du Caire, où il enseigne jusqu'en 1930....

  • DEFLANDRE GEORGES (1897-1973)

    • Écrit par
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    Micropaléontologiste français. Professeur, puis directeur du laboratoire de micropaléontologie de l'École pratique des hautes études de Paris.

    D'abord botaniste, plus précisément algologiste, Deflandre publie, dès 1923, un certain nombre de notes sur les algues françaises dans le ...

  • EHRENBERG CHRISTIAN GOTTFRIED (1795-1876)

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    Naturaliste allemand né le 19 avril 1795 à Delitzsch (Saxe), mort le 27 juin 1876 à Berlin.

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  • FORAMINIFÈRES

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