Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MICROSYSTÈMES, technologie

Objets « intelligents » de petite dimension – leur taille varie du centimètre à la dizaine de micromètres (1 μm = 10—6 m) – les microsystèmes présentent une fonction bien identifiée et sont élaborés par des technologies de fabrication collectives, dites en « parallèle » (batch-processing), déjà bien maîtrisées en microélectronique. Ils sont issus des besoins de miniaturisation de systèmes volumineux, coûteux à fabriquer et à utiliser, pour de nouveaux usages nécessitant une meilleure conformité fonctionnelle et une meilleure portabilité (systèmes dits nomades). Le concept de base est fondé sur une approche de la miniaturisation dite « du haut vers le bas » (top down). L'évolution principale des fonctions, au-delà de l'électronique, est l'introduction de la micromécanique utilisant des parties mobiles (ressorts, poutres, rotors, etc.), de l'optique et de l'intelligence (logiciels enfouis) dans les microsystèmes en appliquant les technologies de la microélectronique. Ces nouveaux outils assurent généralement un lien entre les nanotechnologies (technologie capable d'élaborer des objets structurés à l'échelle du nanomètre, soit 10—9 mètre ; cf. nanotechnologies) et le monde macroscopique dans lequel vit l'homme. Les nanotechnologies conduisent à créer des fonctions infiniment locales qui sont accessibles à l'usager par l'intermédiaire d'une chaîne continue de nano-micro-méso-macro-systèmes assurant un ensemble cohérent et complémentaire de fonctions utiles.

De la microélectronique aux microsystèmes

Microélectronique : fabrication d'un inverseur CMOS - crédits : Encyclopædia Universalis France

Microélectronique : fabrication d'un inverseur CMOS

La microélectronique s'est développée à partir des années 1960 sur le concept du transistor, en particulier M.O.S. (metal-oxide-semiconductor), et selon la technologie de fabrication dite « planar » permettant un réalignement automatique des différentes couches technologiques mises en œuvre lors de la réalisation du circuit intégré (fig. 1). Elle a évolué ensuite vers l'ultra-miniaturisation (appelée aujourd'hui nanoélectronique) de chaque transistor afin d'augmenter la densité des fonctions et d'atteindre ainsi plus de capacité de mémoire ou une plus grande rapidité de calcul. La fabrication collective en parallèle permet aussi de diminuer le coût de fabrication car le nombre de composants fabriqués simultanément par unité de surface augmente proportionnellement à leur miniaturisation : il est de plus de 50 000 par tranche de silicium.

Parallèlement, la miniaturisation de composants et de systèmes mécaniques et micromécaniques est restée fondée sur des méthodes de fabrication traditionnelles – certes améliorées du point de vue de leur précision d'usinage et d'assemblage – dites en série, c'est-à-dire non collectives et, donc, coûteuses. L'idée de concevoir et de fabriquer des fonctions mécaniques en utilisant les technologies de la microélectronique n'est pas nouvelle. En effet, dès 1967, les laboratoires américains Bell ont proposé la structure d'un transistor M.O.S. à résonateur mécanique (à poutre vibrant mécaniquement) qui est le premier microcomposant électromécanique connu. Cependant, un effort technologique important a été nécessaire pour intégrer des pièces en mouvement, donc des structures tridimensionnelles, dans les procédés de fabrication de la microélectronique.

Réalisation de micromécanismes avec des pièces en mouvement

Microsystèmes : procédé d'usinage anisotrope du silicium - crédits : D.R./ FEMTO-ST, Besançon

Microsystèmes : procédé d'usinage anisotrope du silicium

Pour élaborer des micromécanismes avec des pièces en mouvement, il est nécessaire d'utiliser les usinages de volume et de surface. En 1978, le physicien américain K. E. Beam a publié le procédé d'usinage chimique anisotrope du silicium qui permet d'obtenir des structures tridimensionnelles en dissolvant chimiquement et localement une tranche de silicium. Ce concept a ensuite été repris en 1982 par le Danois Kurt E. Petersen et généralisé pour[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur, directeur scientifique des sciences et technologies de l'information et de la communication au ministère de la Recherche

Classification

Médias

Microélectronique : fabrication d'un inverseur CMOS - crédits : Encyclopædia Universalis France

Microélectronique : fabrication d'un inverseur CMOS

Microsystèmes : procédé d'usinage anisotrope du silicium - crédits : D.R./ FEMTO-ST, Besançon

Microsystèmes : procédé d'usinage anisotrope du silicium

Microsystèmes : structure tridimensionnelle micro-usinée - crédits : D.R./ FEMTO-ST, Besançon

Microsystèmes : structure tridimensionnelle micro-usinée

Autres références

  • MICROROBOTS

    • Écrit par
    • 296 mots

    D'une manière générale, on désigne par microrobots des systèmes qui, du fait des contraintes dimensionnelles qu'ils subissent, ne peuvent pas être conçus à l'aide des technologies classiques utilisées dans les robots macroscopiques, mais avec les microtechnologies voire les...

  • NANOTECHNOLOGIES

    • Écrit par
    • 6 286 mots
    • 4 médias
    Un domaine connexe est celui des microsystèmes, d'une taille allant du centimètre à la dizaine de micromètres, fabriqués en grande série grâce aux techniques de fabrication collectives de la microélectronique. Les applications sont variées (accéléromètres déclencheurs d'airbags de voiture...
  • PUCES À ADN ET LABORATOIRES SUR PUCE

    • Écrit par et
    • 2 266 mots
    • 2 médias

    Les progrès techniques, en particulier la miniaturisation, ont permis le développement d'appareillages d'analyse performants pour les biologistes. Après la puce à ADN (appelée ainsi par analogie avec les circuits intégrés), mise au point au début des années 1990 et permettant d'effectuer...

  • ROBOTS

    • Écrit par
    • 14 080 mots
    • 1 média
    ...environ, on est allé vers « le haut » avec des robots transportant jusqu'à environ une tonne sur des distances de plusieurs mètres, et vers « le bas » en élaborant de tout petits robots pouvant contrôler des déplacements de l'ordre du micromètre dans quelques centimètres cubes, constituant ainsi ce qu'on...