MIDI-PYRÉNÉES
Les chemins du renouveau
Le renouveau est net et rapide. Après plus d'un siècle de déclin, la croissance démographique, observée depuis 1954, a permis d’atteindre un effectif de population supérieur à celui du maximum démographique de 1846. Midi-Pyrénées comptait 2 926 000 habitants en 2012, soit un gain de plus de 900 000 personnes en un demi-siècle. Malgré un baby-boom relatif, compte tenu d'une structure par âge attestant d'un vieillissement prononcé dès l'entre-deux guerres, c'est l'inversion des flux migratoires qui a été le plus spectaculaire. Dans un premier temps on a pu l'imputer à l'installation de nombreux rapatriés d'Afrique du Nord (80 000 environ venant d'Algérie en 1962), mais, tous les recensements l'ont confirmé depuis, la région attire plus d'habitants venant de l'étranger ou du reste de la France, qu'elle n'en perd au profit de ces destinations. Le solde migratoire est largement positif, très supérieur à l'excédent des naissances sur les décès. Une partie des nouveaux venus est certes constituée par des retraités ou des inactifs, dont les revenus et les besoins n'en constituent pas moins un atout non négligeable pour l'économie locale. Mais la région attire aussi des jeunes (18-24 ans) et des actifs, en particulier des ingénieurs, techniciens et cadres qui s'installent majoritairement dans l'agglomération toulousaine. Car tel est bien le caractère majeur de ce renouveau démographique incontestable : il se répartit très inégalement à l'intérieur de la région. C'est l'aire urbaine de Toulouse et les couronnes périurbaines des autres villes qui en bénéficient surtout. L’arrivée de nombreux jeunes dans la région n’enraye pas pour autant le vieillissement de la population.
Le dynamisme démographique, qui s’est amplifié depuis 1999, se reflète sur tout le territoire régional. Les villes-centres, notamment de Toulouse, Pamiers, Montauban et Albi, ainsi que l’espace rural connaissent un fort renouvellement de population étrangère à la région, tandis que les banlieues et les zones périurbaines bénéficient des migrations internes.
C'est par l'attraction qu'elle exerce sur des populations résidant hors de Midi-Pyrénées, par sa capacité à dégager de forts excédents migratoires avec d'autres régions et/ou avec l'étranger que l'aire urbaine de Toulouse creuse l'écart de façon très nette avec toutes les autres villes de la région.
Quant à l’espace rural, ses perspectives démographiques ont évolué. Alors qu’il a connu un vieillissement et un dépeuplement certain jusque dans la dernière décennie du xxe siècle, il voit depuis lors l’arrivée de jeunes ménages aisés et il exerce une faible attraction sur les retraités, comparativement aux autres régions méridionales.
Le rôle décisif de l'État
Profitant d'abord à l'agglomération toulousaine, l'impulsion décisive est venue de l'État avec la politique d'aménagement du territoire pilotée par la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR) à partir de 1963. Toulouse fut alors choisie, avec sept autres grandes villes de province, comme métropole d'équilibre. Il fut décidé d'aider prioritairement ces « pôles de croissance » en y accumulant de façon volontaire des infrastructures nouvelles, des entreprises décentralisées, des services déconcentrés de l'État à compétences régionales..., ceci afin de les rendre plus attractifs et d'assurer, à terme, leur développement économique sans intervention de la puissance publique. Développement dont on espérait qu'il se diffuserait dans leur aire d'influence, en direction des villes moyennes et des petites villes, par le biais de la sous-traitance par exemple.[...]
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Écrit par
- Robert MARCONIS : professeur des Universités à l'université de Toulouse-Le-Mirail
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Autres références
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