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HERNÁNDEZ MIGUEL (1910-1942)

L'emprisonnement : 1939

En route vers le Portugal, Miguel Hernández est arrêté par la police de ce pays et remis entre les mains de la garde civile espagnole. Libéré à la suite de plusieurs interventions, il se rend à Orihuela, mais il est de nouveau arrêté, puis transféré à Madrid. Condamné à mort à l'issue d'un procès sommaire (1940), il voit sa peine commuée en trente années d'emprisonnement. Entre 1938 et 1940 il écrit Cancionero et romancero d'absences (Cancionero y romancero de ausencias, 1958), où il dit la douleur de la solitude, dans de brefs poèmes en vers courts, avec fort peu d'images et d'adjectifs, suivant des rythmes populaires qui créent une grande tension dramatique.

Que veut-il donc encor le vent chaque fois, oui, plus irrité ?Nous séparer.

Miguel Hernández est transféré de Palencia à Ocaña puis à Alicante. Les conditions déplorables de l'internement ont raison de sa santé. Le poète meurt de tuberculose pulmonaire le 28 mars 1942. Parmi les poèmes écrits en prison se trouvent la fameuse Berceuse de l'oignon (Nanas de la cebolla, 1939) écrite pour son deuxième fils, né en 1939,

L'oignon est un givre dur et pauvre. Givre de tes jours et de mes nuits. Faim et oignon froid noir et givre immense et rond...

et la Casida de l'assoiffé (Casida del sediento, mai 1941) :

Je suis le sable du désert : désert de soif. Ta bouche est l'oasis où je ne dois pas boire. [...] Corps : ô puits interdit à celui que la soif et le soleil ont calciné.

Poète singulier de par sa formation face à une génération nourrie dès l'enfance de la plus haute culture, Miguel Hernández traduit dans un langage universel les événements d'un destin personnel ; il communique aux métaphores les plus audacieuses la saveur immédiate des choses quotidiennes. Explorant les mêmes mots, pain, vent, terre, prison, il redécouvre et réinvente d'autres sens, selon une démarche ascétique qui le conduit à la nudité et à la transparence :

Seulement l'ombre. Sans astre. Sans ciel. Êtres. Volumes. Corps qu'on peut toucher à l'intérieur de l'air qui ne peut s'envoler dans l'intérieur de l'arbre aux choses impossibles.

— Marie-Claire ZIMMERMANN

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  • AUTO SACRAMENTAL

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    ...En octobre 1932, F. García Lorca, fondateur de la Barraca, présente à l'université de Madrid le grand auto de La vida es sueño. Á la même époque, Miguel Hernández, le poète populaire qui devait mourir prématurément en prison (1941), écrivait un auto sacramental d'inspiration à la fois religieuse...