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BABITS MIHÁLY (1883-1941)

L'humaniste catholique

Face à la montée du fascisme, Babits qui, par ses fonctions de directeur du Nyugat, apparaît désormais comme l'une des autorités de la littérature hongroise, choisit une solitude symbolique. Terrassé par un cancer du larynx, retiré du monde hostile, le poète pleure la déchéance de l'esprit, interroge le divin et médite la signification de ses souffrances. Une dernière occasion s'offre à lui de s'adresser à la collectivité. Dans sa grande confession lyrique, Le Livre de Jonas (1940), il évoque, avec ironie, le prophète trop faible pour dénoncer les péchés de Ninive. Au terme de ses tribulations, dans son désert brûlant, les yeux fixés sur les forces obscures de la Ville, Jonas se résigne à sa mission désespérée et demande, dans une ultime prière, la force pour l'accomplir. Largement écouté pour son message à la veille de la guerre, ce chef-d'œuvre inaugure aussi un genre de récit symbolique que les disciples du poète, notamment Sándor Weöres, doteront d'une dimension mythique.

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Lille

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  • HONGRIE

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    • 32 134 mots
    • 19 médias
    ...prédécesseurs pour les mener, avec ceux de ses amis, à des hauteurs insoupçonnées. De son vivant, tous les poètes vivaient plus ou moins dans son ombre, et Mihály Babits lui-même (1883-1941), son plus cher ennemi, ne put donner toute sa mesure qu'après la mort de son aîné, en prenant la direction de ...