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WENDEN MIKE (1949- )

Nageur australien, Mike Wenden surprit tous les observateurs en remportant le 100 mètres et le 200 mètres aux jeux Olympiques de Mexico en 1968. Ce jeune homme de dix-neuf ans, bourreau de travail, humilia à cette occasion les Américains, notamment Mark Spitz et Don Schollander, les deux plus grands champions de leur temps.

Mike Wenden est né le 17 novembre 1949 à Sydney. Jeune garçon, il se casse la jambe et les médecins lui préconisent la natation en guise de rééducation. Séduit par ce sport cher à tous les Australiens, il décide de s'y consacrer sérieusement. Dès l'âge de treize ans, il travaille d'arrache-pied sous les conseils de Vic Arneil, un entraîneur atypique, ancien commando dans les marines. Ce dernier n'a qu'une philosophie : seul un travail acharné peut conduire au succès ; cela tombe bien, car Mike Wenden ne rechigne pas à l'effort, accepte de nager quotidiennement 10 kilomètres, ce qui n'est pas la norme à l'époque (aux États-Unis, la plus sévère des préparations se limite à 8 kilomètres par jour). À quatorze ans, Mike Wenden nage déjà le 100 mètres en moins d'une minute. On commence à parler de lui en 1966 : aux Jeux du Commonwealth, il remporte le 110 yards en 54 secondes, une performance de qualité (le record du monde du 100 mètres se situe alors à 52,9 s), ainsi que les relais 4 fois 110 yards et 4 fois 220 yards. Vic Arneil n'hésite pas à déclarer que son élève pourrait briller aux Jeux de Mexico en 1968 ; il exige que le jeune homme intensifie encore sa préparation. L'emploi du temps de Mike Wenden devient plus que chargé : lever à 5 heures du matin pour une première séance d'entraînement ; cours à l'université ; nouvelle séance de préparation intensive en soirée ; coucher à 21 heures. Il s'étoffe, prend du muscle, et cet Australien devenu costaud (1,85 m, 77 kg) se présente ambitieux à Mexico.

Néanmoins, personne ne pense à Mike Wenden quand on évoque les favoris du 100 mètres olympique. Chacun cite les Américains : Zachary Zorn, un colosse (1,93 m, 86 kg) de vingt et un ans qui a égalé durant les sélections américaines le record du monde (52,6 s), Ken Walsh, recordman du monde depuis 1967, et, surtout, l'ambitieux Mark Spitz. Or, ce 19 octobre 1968, Wenden se montre un maître tacticien : Zorn part en trombe (24 s aux 50 mètres), Wenden ne tente pas de suivre ce rythme fou (il passe en 24,6 s aux 50 mètres) ; Zorn s'écroule, alors que Wenden force encore l'allure, ce qui ne permet pas aux deux autres Américains d'espérer la victoire : Wenden remporte la course reine des Jeux en battant le record du monde (52,2 s), devant Walsh (52,8 s) et Spitz (53 s). Six jours plus tard, l'Australien se trouve au départ de la finale du 200 mètres, qui réapparaît au programme olympique (cette épreuve ne fut olympique qu'en 1904). Une fois encore, il ne fait pas figure de favori. L'Américain Don Schollander, quadruple médaillé d'or aux Jeux de Tōkyō en 1964, qui a battu dix fois le record du monde du 200 mètres et l'a porté peu avant les Jeux à 1 min 54,3 s, invaincu depuis cinq ans sur la distance, rallie tous les suffrages ; en outre, il s'agit pour lui de la dernière course d'une carrière qu'il désire achever en apothéose. Mais Wenden en décide autrement : il maîtrise la course du début à l'arrivée et s'impose (1 min 55,2 s) devant Schollander (1 min 55,8 s). À Mexico, Mike Wenden est également médaillé d'argent dans le relais 4 fois 200 mètres et médaillé de bronze dans le relais 4 fois 100 mètres.

Après ses exploits olympiques, Mike Wenden assouplit son entraînement pour construire sa vie d'homme : employé de banque, il retourne à l'université afin de parfaire sa formation ; il se marie. En 1970, aux Jeux du Commonwealth,[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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