MILIEU, écologie
L' organisme et son milieu constituent le binôme fondamental de l' écologie. Dans cette discipline, on entend par « milieu » la partie du monde avec laquelle un organisme vivant est en contact : c'est donc celle qui en détermine les réactions, les adaptations physiologiques et parfois même morphologiques, celle qui est, en retour, modifiée, transformée, façonnée par ce contact avec le vivant. Selon cette définition, on pourra assez facilement inventorier les caractères du milieu qui englobe les êtres fixés, plantes surtout, parfois animaux ; mais il sera plus délicat de cerner les contours du milieu où se déplacent des êtres. On aura ainsi, non sans difficultés, délimité l' environnement d'un organisme. Dans le cas où celui-ci n'est pas constitué par une seule cellule, mais par un ensemble de cellules plus ou moins différenciées, l'étude du milieu intérieur peut être utile à l'explication du comportement de l'organisme pluricellulaire. Si donc cette étude concerne au premier chef le physiologiste, elle intéresse aussi l'écologiste, par exemple lorsque les modifications du milieu intérieur sont liées à celles du milieu environnant, ou encore lorsque le milieu intérieur d'un organisme constitue l'environnement d'un autre organisme, parasite ou symbiote (au moins à certains stades de son développement).
On aborde ainsi, par exemple, avec des études de physiologie comparée de la respiration ou de l'adaptation osmotique, une approche particulièrement instructive des problèmes écologiques.
Si toutefois on limite l'étude pratique du milieu, comme on le fera ici, à celle de l'environnement, on peut essayer de le définir comme l'ensemble des facteurs – matériels et psychiques – qui entourent un organisme et le soumettent à des influences qui agissent sur son développement, sa physiologie, son comportement, sa fertilité, etc., sans perdre de vue que ces facteurs sont eux-mêmes influencés par cet organisme dans un échange nécessaire, spécifique et continu d'actions et de réactions.
Notion de milieu
Dans le langage courant, le terme « milieu » n'est pas uniquement pris dans le sens écologique précis donné précédemment. On parle de milieu aquatique et de milieu subaérien, de milieu marin et de milieu des eaux continentales, de milieu de montagne ou de plaine, de forêt ou de prairie, de milieu polaire ou équatorial. etc., jusqu'à considérer, fort improprement, le terme de milieu presque comme synonyme de celui d' écosystème, c'est-à-dire comme synonyme d'un concept qui devrait comprendre, non les facteurs du milieu exclusivement, mais la résultante de ceux-ci et du peuplement qu'ils conditionnent. Cette extension peu correcte du terme de milieu est particulièrement fréquente en écologie appliquée. Par exemple, par « modifications du milieu » on indique souvent de véritables transformations de l'écosystème considéré, soit naturelles (évolution vers les climax ou, à l'échelle de la biosphère, modifications imposées par des vicissitudes paléogéographiques et paléoclimatiques), soit provoquées par l'homme (création d'équilibres écologiques artificiels – comme ceux des villes et des cultures, pollution, déforestation).
Cette utilisation du concept de milieu est parfois incorrecte, mais non injustifiée : toute modification du milieu entraîne en effet une modification des organismes qui y vivent. Ces modifications peuvent être réversibles au niveau de l'individu ou, en tout cas, entrer dans l'intervalle d'adaptations individuelles possibles pour celui-ci. Si, toutefois, les modifications du milieu sont plus importantes, d'autres organismes, appartenant à d'autres espèces, ou à la même espèce, mais différant du premier occupant par l'âge, par la constitution génétique[...]
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Écrit par
- Cesare F. SACCHI : professeur d'écologie à l'université de Paris-VI, directeur de l'Institut d'écologie et d'éthologie de Pavie
Classification
Média
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