INTERSTELLAIRE MILIEU
Évolution du milieu interstellaire
Le milieu interstellaire est en perpétuelle évolution. De nombreux détails de cette évolution sont encore ignorés, mais la description qui suit donnera une idée de ce qu'on pense actuellement de la question. Les nuages diffus qui se rencontrent fusionnent partiellement pour donner des nuages plus gros. Bien que la zone extérieure de ces nuages s'évapore continuellement au contact du milieu très chaud dans lequel ils baignent, certains nuages parviennent à devenir assez gros pour être opaques à la lumière : des molécules s'y forment et ils deviennent des nuages moléculaires. Dans les bras de spirale où le milieu est comprimé, ces nuages moléculaires fusionnent pour devenir des nuages géants et finissent par s'effondrer partiellement sur eux-mêmes pour former des étoiles. Les étoiles massives nouvellement formées déclenchent à leur tour la formation d'autres étoiles, et ce qui reste du nuage moléculaire qui leur a donné naissance se trouve complètement disloqué et évaporé sous l'effet des vents stellaires et des supernovae. Certaines parties plus denses parviennent à se refroidir et à se contracter, pour former des nuages diffus : le cycle est alors bouclé. De leur côté, les poussières interstellaires peuvent être détruites en tout ou en partie par le rayonnement (en particulier, les manteaux de glace disparaissent si elles sont exposées à l'ultraviolet) ; le taux de cette destruction est si grand qu'il faut supposer qu'elles se reforment continuellement dans le milieu interstellaire.
Il faut ajouter à cette description le fait que les étoiles réinjectent dans le milieu interstellaire du gaz et aussi, pour les plus froides d'entre elles, des poussières. Elles enrichissent ce milieu en éléments lourds qui modifient la composition chimique du milieu interstellaire. Ainsi, au cours de leur évolution plus ou moins rapide selon les cas, les galaxies contiennent de plus en plus d'étoiles et de moins en moins de matière interstellaire, tandis que la nucléosynthèse ajoute de plus en plus d'éléments lourds à ces deux composantes.
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Écrit par
- James LEQUEUX : astronome émérite à l'Observatoire de Paris
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