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FORMAN MILOŠ (1932-2018)

Milos Forman est né le 18 février 1932 à Časlav (Tchécoslovaquie). Durant la Seconde Guerre mondiale, il reste orphelin : son père, résistant, est assassiné par la Gestapo et sa mère meurt à Auschwitz. L’enfant sera recueilli par son oncle. Après avoir étudié à l’université publique de Poděbrady, il entre à l’école supérieure de cinéma de Prague, où il réalise plusieurs courts-métrages. Dès 1964, il va connaître son heure de gloire, à une époque où le jeune cinéma tchèque, en plein essor, sort des carcans et des règles académiques de la période précédente.

Le caractère intimiste de ses réalisations, son sens aigu de l'observation ainsi que son humour moqueur sont remarqués dès L'As de pique (1963) et Les Amours d'une blonde (1965), lui assurant une place originale au milieu de jeunes cinéastes aussi talentueux que Jasny, Kadar et surtout Vera Chytilova, Ivan Passer et Evald Schorm.

Milos Forman - crédits : AMLF/ The Saul Saentz Company/ AKG-images

Milos Forman

Mais c'est peut-être la direction d'acteurs qui fait l'intérêt principal de Forman : au lieu de comédiens professionnels, il utilise en effet plutôt des gens de son entourage, les dirigeant sur scène « comme dans la vie », et dans des décors qui leur sont familiers. Comme l'écrivait, en janvier 1966, André Téchiné dans Les Cahiers du cinéma : « L'humilité [de Forman] se traduit par les deux seules options du portraitiste discret : l'ironie et la santé. Se révèle par là même ce goût très prononcé pour tel ou tel détail dans la silhouette ou le comportement, mêlant malice et tendresse, confondant une exigence critique avec une confiance délibérée, alliant la proximité à l'adhésion. Il y a chez Forman comme chez Olmi, la persistance d'un héritage néo-réaliste, où la saveur d'un trait empêche la caricature par l'introduction d'une dimension morale. Ce n'est plus un constat mais une chronique libre, vécue et éprouvée. Le rire sarcastique fait d'emblée place au sourire. Et c'est de cette faculté de sourire que nous parle en fin de compte le cinéma de Forman. » Après un dernier film en Tchécoslovaquie (Au feu les pompiers, 1967), une satire du régime communiste, Forman fait un premier séjour aux États-Unis, avec comme projet une adaptation de L’Amérique de Franz Kafka, avant de gagner la France. Il échappe de la sorte à la répression qui suivra le « Printemps de Prague », et s’établit aux États-Unis. Dès son premier film américain, Taking off (1971), son habileté parvient à faire oublier l'artifice de cette observation d'un monde qui n'est pas le sien. Mais le film est un échec commercial. Il se voit ensuite confier le paroxystique Vol au-dessus d'un nid de coucou (1975), plongée dans un hôpital psychiatrique. Le film lui vaut son premier oscar du meilleur réalisateur, tandis que Jack Nicholson et Louise Fletcher remportent respectivement l’oscar du meilleur acteur et de la meilleure actrice. Le film suivant porte à l’écran la comédie musicale hippie Hair (1979), ce qui est déjà, à cette date, un exercice d'archéologie. Le résultat est admirable. Plus inégal, Ragtime (1981), d’après le roman d’E. L. Doctorow, n'en est pas moins une attachante chronique des États-Unis au début du xxe siècle. Par la suite, Milos Forman conduit une carrière de cinéaste international, donnant une version très personnelle du génie de Mozart avec Amadeus (1984, oscar en 1985 du meilleur réalisateur), en partie tourné à Prague. Il adapte à l'écran avec brio l'univers libertin des Liaisons dangereuses (Valmont, 1989), mais le film souffre de la concurrence avec l’autre adaptation du roman de Laclos, sortie six mois plus tôt et réalisée par Stephen Frears. Les deux films qui suivent brossent un tableau de la société américaine, à travers le portrait de l'éditeur de la revue pornographique [...]

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Écrit par

  • : réalisateur et critique de cinéma
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Milos Forman - crédits : AMLF/ The Saul Saentz Company/ AKG-images

Milos Forman

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