MILOŠ Ier OBRENOVIĆ (1780-1860) prince de Serbie
Prince de Serbie, né le 7 (18 dans le calendrier grégorien) mars 1780 à Srednja Dobrinja (Serbie), mort le 14 (26) septembre 1860 à Topčider, près de Belgrade.
Simple paysan, Miloš Teodorović travaille pour son demi-frère Milan Obrenović avant de rejoindre Karadjordje, qui déclenche l'insurrection serbe contre l'autorité ottomane en 1804. Miloš est ainsi nommé commandant des forces rebelles en 1805. Après l'assassinat de son demi-frère en 1810, peut-être par Karadjordje lui-même, il prend le nom d'Obrenović et conservera dès lors une certaine animosité envers Karadjordje. Lorsque ce dernier s'enfuit en Hongrie après l'échec de la révolte en 1813, Miloš reste en Serbie. Les Turcs le nomment alors knez (prince) des trois districts du centre de la Serbie. À leurs côtés, il œuvre ainsi pour la pacification du pays, allant même jusqu'à réprimer une nouvelle révolte en 1814. Mais lorsque les Turcs commencent à massacrer la population en masse, Miloš Obrenović rassemble ses partisans à Takovo et, le jour des rameaux (avril) 1815, lance sa propre insurrection, enchaînant rapidement les victoires militaires. Craignant que la Russie intervienne en faveur des Serbes, les Turcs acceptent de conclure la paix dès décembre 1815. Ils reconnaissent ainsi Miloš prince de Serbie et octroient à la région un large degré d'autonomie tout en la maintenant au sein de l'Empire ottoman. Ils autorisent également les Serbes à conserver leurs armes et à réunir leur propre assemblée nationale, la Skupština.
Miloš Ier Obrenović , fondateur de la dynastie Obrenović, ordonne peu après l'exécution de Karadjordje, puis s'attache à consolider son pouvoir. En novembre 1817, la Skupština le nomme prince héréditaire de Serbie. Diplomate patient mais déterminé, Miloš entame alors de longues négociations avec les Turcs, qui finissent par reconnaître l'hérédité de son titre et par octroyer une autonomie complète à la principauté serbe le 28 août 1830. Trois ans plus tard, le 25 mai 1833, Miloš prend possession des territoires serbes situés à l'est de la principauté, que les Turcs avaient exclus de sa juridiction.
Miloš s'efforce alors avec succès de promouvoir le commerce, de réorganiser l'armée, de construire des routes, de développer l'agriculture et de redistribuer les terres au profit des paysans possédant de petites parcelles. Malgré tous ses succès diplomatiques et politiques, ses méthodes autocratiques suscitent une vive opposition. Miloš est ainsi contraint de doter la principauté d'une Constitution en 1835. Mais la Russie et la Turquie l'obligent à abroger ce texte, jugé trop libéral, et le sultan ottoman promulgue une nouvelle Constitution pour la Serbie en décembre 1838. Conformément à cette dernière, Miloš désigne un conseil de dix-sept sénateurs, qui demandent aussitôt son abdication. Nommant son fils Milan comme successeur le 13 juin 1839, Miloš Obrenović se retire dans ses terres de Valachie.
Vingt ans plus tard, la Skupština rappelle Miloš sur le trône pour remplacer Alexander Karadjordjević, au pouvoir depuis 1842, mais déposé en décembre 1858. Renouant avec ses méthodes autocratiques, Miloš prend alors des mesures pour contrer l’Autriche, qui est devenue très influente en Serbie pendant le règne de Karadjordjević. Il demande également aux Turcs de reconnaître à nouveau l'hérédité de son titre et réduit leur implantation militaire en Serbie. Il meurt cependant avant d'être parvenu à ses fins.
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KARAGEORGEVIĆ ou KARAGJORGJEVIĆ LES
- Écrit par Jean BÉRENGER
- 604 mots
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Dynastie royale fondée par un paysan et chef révolutionnaire, Karageorges Petrović (1752 env.- 1817). Après une carrière de bandit d'honneur luttant contre les Turcs, il devient sous-officier dans l'armée autrichienne, puis est élu chef suprême par les haidouks serbes lors de l'insurrection...
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SERBIE
- Écrit par Amaël CATTARUZZA , Christophe CHICLET , Jovan DERETIC , Encyclopædia Universalis et Catherine LUTARD
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- 9 médias
...rivalités entre les Petrović et les Obrenović devaient conduire à l'assassinat de Karadjordje en 1817. L'insurrection de 1815, dirigée cette fois-ci par Miloš Obrenović, plus diplomate que son rival, permit à la Serbie d'obtenir les districts de Niš et de Pirot. Grâce à une entente avec les Ottomans, l'autonomie...