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MINERAIS

Les risques de l’industrie minière

L’exploration minière est très aléatoire, très risquée et nécessite des investissements importants. Elle est entreprise soit par des groupes miniers importants (les « majors »), soit par des petites sociétés levant des capitaux en bourse (les « juniors »). L’existence de la plupart des juniors est éphémère, elle est fonction des fluctuations des cours des métaux. L’objectif de la plupart d’entre elles est de découvrir des zones indicielles suffisamment attractives pour les revendre à une major qui seule a généralement les capitaux suffisants pour les développer jusqu’au stade de la production minière. Au cours de la phase d’exploration, un infime pourcentage des indices découverts conduira à la mise en exploitation d’un gisement.

Cette mise en exploitation est également toujours une opération risquée, car la connaissance des ressources du gisement par sondages est toujours imparfaite : celui-ci peut se révéler contenir un minerai moins riche ou plus discontinu que prévu, la stabilité des terrains peut rendre les opérations minières coûteuses, des venues d’eau importantes peuvent entraîner des surcoûts élevés, les cours des métaux peuvent chuter fortement. L’'exploitation peut ainsi se traduire par un échec financier.

Afin de minimiser les risques, les projets se développent par étapes successives avec des investissements faibles au départ, mais devenant de plus en plus importants à chaque étape. Des décisions de poursuivre ou non doivent être prises en fonction des résultats acquis à chaque phase.

– Phase 1. Génération des cibles d’exploration : sélection du type de ressource recherchée par analyse du marché et de la tendance de la demande dans le futur ; sélection de la région géographique du monde où la ressource recherchée peut être présente, exploration préliminaire (grassroots), association avec d’autres compagnies minières, alliances stratégiques.

– Phase 2. Études en bureau : étude de la législation minière de l’état et de la province sélectionnée, dépôt d’une licence d’exploration, enregistrement de la société ; compilation exhaustive de l’information géologique disponible auprès des services géologiques, entreprises privées et bibliographie (couvertures géologiques, géophysiques, satellites) et des résultats des explorations minières antérieures (ministère des Mines, Service des eaux …).

– Phase 3. Travaux de terrain : cartographie géologique, échantillonnage, analyses géochimiques et minéralogiques, coordination et suivi des équipes d’exploration ; géophysique; réalisation de tranchées et des premiers sondages.

– Phase 4. Développement des indices découverts : détermination de l’état initial du milieu avant toute perturbation de celui-ci ; étude de l’impact de l’éventuelle exploitation au niveau environnemental et social ; étude de l’impact des risques naturels (inondations, tornades, séismes,…) sur l’exploitation minière ; réalisation de lignes de sondages pour délimiter la géométrie du corps minéralisé.

– Phase 5. Faisabilité du projet : calcul des réserves ; tests métallurgiques sur des échantillons semi-industriels ; conception du programme de réhabilitation du site minier après sa fermeture avec provisionnement de son financement.

Même une fois la mine ouverte, les risques demeurent. Par exemple, si les cours des métaux baissent fortement, les gisements au prix de revient les plus élevés peuvent être mis en veille, voire fermés.

— Michel CUNEY

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au C.N.R.S., Centre de recherches sur la géologie des matières premières minérales et énergétiques, U.M.R. GeoRessources, Vandœuvre-lès-Nancy

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