MINÉRALOGIE
Classification des espèces minérales
Une classification doit rassembler des composés ayant des caractères communs. Dans le système actuellement employé, les espèces sont groupées en classes en fonction de la nature des radicaux anioniques présents : 1) éléments natifs ; 2) sulfures et sulfosels ; 3) halogénures ; 4) oxydes et hydroxydes ; 5) carbonates, nitrates, borates ; 6) sulfates, chromates, molybdates, tungstates ; 7) phosphates, arséniates, vanadates ; 8) silicates ; 9) sels d'acides organiques, hydrocarbures, résines.
Les classes sont divisées en sous-classes d'après des caractères chimiques ou structuraux (par exemple sous-classe des tectosilicates) ; on trouve ensuite des groupes comprenant des espèces en étroit rapport (groupe des feldspaths, groupe des pyroxènes...). Ces groupes peuvent être divisés en sous-groupes ; ainsi le groupe des pyroxènes comprend un sous-groupe orthorhombique et un monoclinique. Les groupes et sous-groupes comprennent les espèces.
On distingue, de plus, des sous-espèces (généralement des divisions arbitraires dans les séries isomorphes : oligoclase, labradorite, etc. de la série des plagioclases, par exemple) et des variétés. Les variétés peuvent avoir des propriétés morphologiques ou physiques distinctes – couleur (améthyste, rubis), faciès (calcédoine) – ou des compositions chimiques légèrement différentes (marmatite : blende ferrifère ; campylite : mimétite phosphatée).
À l'exception des noms anciens consacrés par l'usage – blende, galène, béryl... –, les noms de minéraux doivent se terminer en -ite. Les noms dérivés du latin et du grec sont souvent liés à un caractère de l'espèce : albite, disthène, barytine, calcite... Mais les noms d'espèces dérivent surtout de noms de minéralogistes ou autres scientifiques : millérite (NiS), heulandite (zéolite), curite (uranate de plomb) ; du lieu d'origine : aragonite ; de la composition chimique : molybdénite.
Les variétés recevaient autrefois des noms spécifiques, d'où la complexité de la nomenclature minéralogique ; elles sont désignées par des adjectifs : ferrifère, sélénifère, arséniatée, calcique...
Aux quelque 2 750 espèces minérales reconnues s'ajoutent chaque année une quarantaine d'espèces nouvelles.
Éléments natifs
Une soixantaine d'éléments et d'alliages existent à l'état natif ; certains comme l'or, l'argent, le soufre, le carbone (graphite et diamant) ont une grande importance économique. Les métaux natifs ont un fort éclat métallique, des densités élevées ; ils sont malléables et ne présentent pas de clivages. Ils sont souvent cristallisés en rameaux, en dendrites, en filaments.
Sulfures et sulfosels
Ils comprennent les sulfures, séléniures, tellurures, arséniures et antimoniures des métaux suivants : Ag, Cu, Zn, Pb, Fe, Co, Ni, Mo, W, Sn, Hg, As, Sb, Bi. Les sulfosels, dont la minéralogie est très complexe, ont une formule générale du type AmBnXp : A = Cu, Ag, Pb, Sn ; B = As, Sb, Bi, Sn ; X = S.
Cette classe (près de 450 espèces) est très importante économiquement car elle renferme, surtout avec les sulfures, les espèces qui constituent les minerais de base pour tous les métaux autres que le fer, le manganèse, le zinc, le tungstène, l'or, l'argent et les métaux légers.
Sulfures et sulfosels ont un éclat généralement métallique : pyrite FeS2, galène PbS, stibine Sb2S3, molybdénite MoS2, argentiteAg2S, chalcocite Cu2S, pyrrhotite (ou pyrrhotine) Fe1-xS, bornite Cu5FeS4, chalcopyrite CuFeS2, mispickel (ou arsénopyrite) FeAsS, tétraédrite Cu3SbS3, bournonite CuPbSbS3, etc. ; rarement submétallique : blende (ou sphalérite) ZnS, covellite CuS, cinabre HgS, proustite Ag3AsS3, pyrargyriteAg3SbS3, etc. ; exceptionnellement résineux : réalgar AsS, orpimentAs2S3, etc. Ils ont[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Claude GUILLEMIN : correspondant de l'Institut, inspecteur général honoraire du Bureau de recherches géologiques et minières à Orléans
Classification
Médias
Autres références
-
AGRICOLA GEORG BAUER dit (1494-1555)
- Écrit par Jean-Pierre MENDIBURU
- 267 mots
Érudit allemand né à Glauchau (Saxe), Agricola peut être considéré comme le père de la minéralogie. Après des études de philosophie à Leipzig, à Bologne et à Padoue, des études de médecine à Ferrare, il exerce comme médecin municipal à Joachimstal de 1527 à 1533, puis à Chemnitz de 1533...
-
ASTÉROÏDES
- Écrit par Christiane FROESCHLÉ , Claude FROESCHLÉ et Patrick MICHEL
- 10 700 mots
- 13 médias
...est différent (0,03 en moyenne pour la classe C ; entre 0,10 et 0,22 pour la classe S) ainsi que la forme du spectre. Les astéroïdes de type C ont une composition minéralogique identique à celle des météorites dites chondrites carbonées, tandis que ceux du type S sont analogues aux météorites riches... -
BECKE FRIEDRICH (1855-1931)
- Écrit par Myriam COHEN
- 153 mots
Minéralogiste et pétrographe autrichien, F. Becke a grandement participé à la mise en place et au développement des méthodes optiques en pétrographie.
Né à Prague, il fit ses études à Vienne, où il obtint la chaire de minéralogie de l'université en 1898 ; il en devint recteur en 1921....
-
CHAPEAUX OXYDÉS
- Écrit par Guy TAMAIN
- 983 mots
Initialement, le mineur désignait par chapeaux de fer les masses de limonites formées par altération des gisements renfermant de la pyrite et/ou d'autres sulfures de fer. Puis, par extension, on parle de chapeaux de fer des gisements métalliques sulfurés, c'est-à-dire la zone où s'effectue...
- Afficher les 37 références