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MINIATURE

XVIIIe et XIXe siècles

La figure majeure de l'art de la miniature au début du xviiie siècle est sans contredit la Vénitienne Rosalba Carriera ; née à Chioggia en 1675, membre de l'académie de Saint-Luc en 1705, elle connut une célébrité internationale grâce à ses portraits au pastel et à ses miniatures qui utilisaient, pour la première fois, l'ivoire opaque comme support. Son séjour à Paris en 1720-1721, dont elle a tenu le Journal, fut un événement de la vie artistique et contribua à diffuser sa manière. Parmi ses disciples italiens, il faut citer Felice Ramelli et Felicità Sartori-Hoffmann. À la fin du xviiie siècle, nombreux furent les miniaturistes italiens travaillant pour des cours étrangères : ainsi, Lorenzo Balbi, peintre de l'impératrice Marie-Thérèse, et G. B. Lampi qui se fixa à Vienne en 1783 ; I. J. Campana, peintre de la reine Marie-Antoinette, et F. Quaglia, attaché en 1805 à l'impératrice Joséphine.

L'influence de Rosalba fut sensible en France dans les ouvrages de Hubert Drouais et de J. B. Massé qui fut ami de Voltaire et nommé en 1759 garde des tableaux de Louis XV. Si des miniaturistes de talent travaillent au milieu du siècle pour les Menus Plaisirs, la grande époque de la miniature, en France, commence avec P. A.  Hall. Suédois d'origine, né en 1739, Hall devint à Paris peintre du Cabinet du roi et ouvrit un atelier célèbre ; il abandonne le pointillé utilisé par ses prédécesseurs pour une exécution plus large, traçant ses portraits avec un brio qui n'a d'égal que celui de son contemporain Jean Honoré Fragonard. À cette liberté nouvelle de la technique correspond une plus grande diversité des thèmes traités ; à côté des portraits de Sicardi ou d'Abel, il faut mentionner les sujets galants de P. A. Baudoin et J. Charlier, tous deux élèves de Boucher, les remarquables paysages réels ou inventés de Louis Moreau l'Aîné, les fleurs de A. Vallayer-Coster, ou encore les camaïeux à l'imitation des camées de C. G. A. Bourgeois. Les plus grands portraitistes à l'époque de transition furent le peintre sur émail J. B. Weyler, mort prématurément en 1791, et les peintres sur ivoire François Dumont (1751-1831), J. B. Augustin (1759-1832) et J.-U. Guérin (1760-1836). Protégé par Marie-Antoinette, dessinateur officiel des fêtes impériales, J. B.  Isabey (1767-1855) eut les faveurs de la Restauration et de la monarchie de Juillet et même du second Empire qui le pensionna ; ses portraits sur vélin, qui témoignent d'une incontestable virtuosité, ressuscitent plus d'un demi-siècle de vie parisienne. Parmi les artistes qui prolongèrent avec éclat la tradition de la miniature au cours du xixe siècle, on retiendra les noms de J. A.  Lemoine, L. F. Aubry, C. E. Leguay et S. J. Rochard.

En Angleterre, après 1760, deux tendances s'affirment : l'une claire et rapide, que l'on peut qualifier d'impressionniste et qui est représentée par Richard Cosway et ses élèves ; l'autre, d'une exécution plus précise et naturaliste, est celle de John Smart. Au xixe siècle, la miniature anglaise est illustrée en particulier par W. C. Ross, W. J. Newton, A. Robertson, F. Cruiskshank et J. C. D. Engleheart.

Au xviiie siècle, les personnalités les plus marquantes de l'art de la miniature furent, en Allemagne, H. F. Füger, célèbre portraitiste fixé à Vienne ; en Suisse, Jean Étienne Liotard, dont les miniatures ont les qualités des dessins ; en Hollande, Louis Nicols Van Blarenberghe et son fils Henri Joseph, qui s'illustrèrent à Paris ; en Suède, Peter Adolph Hall et Nicolas Lafrensen. Il faut signaler aussi le développement de la miniature au xviiie et au xixe siècle en Russie et en Pologne.

— Roseline BACOU

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Écrit par

  • : conservateur au cabinet des Dessins du musée du Louvre

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Média

<it>Miniatures</it>, A. Oliver - crédits :  Bridgeman Images

Miniatures, A. Oliver

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