MIOSSEC (1964- )
En quarantaine
Après un troisième album, À prendre (1998), qu’il ne garde pas dans son cœur, Miossec commence à écrire pour d’autres artistes (Axel Bauer, Jane Birkin, Juliette Gréco et Johnny Hallyday). Ce travail d’ouverture artistique l’amène à délaisser quelque peu les chroniques du quotidien pour des histoires plus universelles. Avec Brûle (2001), il expose alors sa manière de voir le monde au bord de l’embrasement.
Sera ensuite abordé un virage plus introspectif et mélancolique à l’approche de ses quarante ans. En 2004, Miossec intitule symboliquement son cinquième album 1964. S’y trouve son plus grand succès à ce jour, « Brest », où il fait de manière ironique ses adieux à la ville qui l’a vu naître, reprenant dans le refrain l’expression « Tonnerre de Brest » en référence aux coups de canon tirés chaque jour par l’arsenal. Il remonte le temps en 2006 avec L’Étreinte pour parler de ses « 30 ans », l’âge où il a quitté le monde du travail pour revenir à la musique. Puis, à partir de Finistériens (2009), Miossec casse systématiquement toute routine en matière de collaboration artistique, en confiant notamment la composition et la réalisation de cet album à son compatriote breton Yann Tiersen. Si on y retrouve les thèmes chers au parolier, l’univers sonore se veut plus expérimental que dans ses précédents opus.
Cette même année, on lui diagnostique une maladie neurodégénérative du cervelet, qui se manifeste notamment par des troubles de l’équilibre. Miossec ne peut plus boire d’alcool sous peine de graves complications. Probablement suite à cela, Chansons ordinaires en 2011 se veut plus instinctif et plus rock. Musicalement, le parti pris d’accumuler des superpositions d’effets et de guitares donne l’aspect d’une épaisse couverture de sons. Entre deux hommages à l’écrivain Georges Perros sous forme de lectures musicales, il continue d’écrire pour les autres (Stephan Eicher, Daran, Nolwenn Leroy et toujours Johnny Hallyday). Nommé chevalier de l’ordre des Arts et Lettres en 2012, il connaît une nouvelle consécration en 2014 : celle de la chanson de l’année aux victoires de la musique avec « 20 ans », écrite pour Johnny Hallyday. Quelques mois plus tard sort Ici-bas, Ici même, un album réalisé par Albin de la Simone. Les guitares électriques cèdent la place à des instruments plus classiques ou folkloriques. Il y a moins de rage dans ce disque mais toujours autant de douleurs et d’émotions. Pendant la tournée qui suit, Miossec rencontre la violoniste Mirabelle Gilis et crée alors de nouvelles chansons qu’il interprète aussitôt dans des clubs, sans prévoir pour autant d’album.
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Écrit par
- Thierry JOURDAIN : auteur, chargé de la programmation culturelle à l'Espace culturel François-Mitterrand, Cantaleu
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Média