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MIRIFICI LOGARITHMORUM CANONIS DESCRIPTIO (J. Napier)

Le baron écossais John Napier (ou Neper), théologien et activiste protestant issu d'une grande famille écossaise, partageait son temps entre la gestion de son domaine de Gartness, où il expérimentait d'ingénieuses améliorations des techniques d'amendement des sols, et l'organisation de la résistance de l'Écosse contre l'influence catholique. C'est en amateur qu'il s'adonnait aux arts mathématiques, et c'est dans ce domaine que son nom est passé à la postérité. Dans son livre, écrit en latin et publié en 1614, Mirifici logarithmorum canonis descriptio (La Description de la règle merveilleuse des logarithmes), Napier annonce qu'il a trouvé un moyen étonnant de simplifier, non seulement les calculs trigonométriques, mais aussi tous les calculs qui font perdre tant de temps à ceux qui pratiquent les mathématiques : longues multiplications et divisions, extraction de racines carrées et cubiques. Dans sa préface, il insiste sur le fait qu'il a dû y consacrer beaucoup de réflexion mais que le résultat est tel qu'il peut affirmer qu'il n'existe pas de meilleure méthode. Il ajoute que, comme il sied que toutes bonnes choses soient accessibles à tous, il partage avec plaisir le secret de sa méthode pour son utilisation générale. Il offre ainsi à son « gentil lecteur, une petite table de logarithmes » prête à l'emploi. Les contemporains de Napier apprécièrent tout de suite ce nouvel outil de calcul. Henry Briggs, professeur de mathématiques à Londres engagé dans de difficiles calculs astronomiques, reconnut immédiatement l'intérêt des logarithmes et après lui avoir rendu visite améliora quelque peu les tables de Napier (en particulier en modifiant la définition pour que le logarithme de l'unité soit nul). L'astronome allemand Johannes Kepler les utilisa pour calculer des éphémérides et écrivit, le 28 juin 1619, une lettre de remerciements à Napier pour le féliciter de son invention qui l'avait tant aidé. Napier était décédé deux ans plus tôt à Édimbourg, mais Kepler ne le savait pas.

— Bernard PIRE

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau

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