MISSIONS ARCHÉOLOGIQUES FRANÇAISES À L'ÉTRANGER
Nouveaux territoires, nouvelles disciplines
L'archéologie française s'est peu à peu étendue à toutes les régions du monde, de manière cohérente car centralisée. En particulier, depuis la fusion des ministères des Affaires étrangères et de la Coopération, en 1999, elle a intégré à ses zones de recherche l'Afrique noire francophone. Ce faisant, elle s'est diversifiée, combinant par exemple archéologie et ethnologie en Afrique subsaharienne. La préhistoire, domaine favorisé dans les années 1950 par la Commission des fouilles, constitue désormais un pôle important au Proche-Orient comme au Maghreb et dans la corne de l'Afrique.
Certes, d'anciennes institutions existent toujours, tel l'Institut français du Proche-Orient fondé en 1946 à Beyrouth, ou l'Institut français d'archéologie orientale créé dès 1898 au Caire, pour lesquelles le soutien du ministère des Affaires étrangères ne se dément pas – ainsi que l'École biblique de Jérusalem, qui dépend depuis 1920 des Dominicains.
On trouve bien sûr, autour de la Méditerranée, les prestigieuses Écoles françaises – celles d'Athènes (créée dès 1846), de Rome (1870), de Madrid (1913) –, qui relèvent du ministère de l'Éducation nationale et développent leurs propres programmes. Sans oublier l'École française d'Extrême-Orient fondée en 1898, couvrant depuis Hanoï toute l'Asie du Sud-Est.
Là où existait une longue tradition de recherche, l'archéologie française se poursuit donc, et le pourtour méditerranéen reste le terrain privilégié de son action, en raison de racines communes et de liens historiques. Comparativement, la présence française en Amérique centrale paraît bien timide encore. Là où les archéologues français longtemps n'ont pu accéder – comme en Asie centrale, du temps de l'U.R.S.S. –, leur activité s'oriente plus rapidement vers les sciences appliquées, employant, lorsque les budgets alloués le permettent, des technologies de pointe : prospection électro-magnétique, simulation informatique, étude nucléaire des matériaux, analyse chimique, etc.
Le temps des voyageurs érudits paraît donc révolu. La diversité des demandes de savoirs entraîne le développement de compétences nouvelles pour y répondre. Parallèlement, les problématiques de recherche ont évolué depuis les années 1990 : plutôt que de se livrer à l'étude d'un quartier ou d'un secteur d'activité, les archéologues considèrent désormais l'interaction entre l'homme et son milieu, la naissance de l'autorité ou le passage au stade urbain, à l'échelle d'un site ou d'une région.
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Écrit par
- Nicolas ENGEL : conservateur du Patrimoine au musée Cernuschi, Paris
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