PUNCH MISTER
Personnage ridicule, avec son énorme bosse, son nez busqué, son menton proéminent et son caquet insupportable, dont la création remonte à l'Antiquité. Les auteurs latins l'ont appelé Maccus. Il a survécu à travers les siècles, s'est naturalisé dans chaque pays en conservant son caractère primitif, mais avec les modifications de mœurs, de costume et de langage nécessaires pour être partout compris. On le retrouve dans l'Italie du xviie siècle sous le nom de Pulcinella. En France, c'est Polichinelle. En Russie, Petrouchka. En Grande-Bretagne, mister Punch. En Perse, on l'appelait Pendj, mot qui veut dire cinq, ce chiffre correspondant au nombre de marionnettes du drame antique. Punch, nom anglais, aurait été formé par corruption de Pendj et introduit en Grande-Bretagne par les Bohémiens. (Les Anglais nomment également punch la boisson composée de cinq ingrédients : thé, sucre, eau-de-vie, cannelle et citron.) Le montreur de marionnettes transportait dans les rues et les carrefours de Londres sa boîte à quatre pieds. La pièce se jouait à l'ouverture supérieure de cette boîte. Sanglante et bouffonne, elle montrait Punch battant son chien, tuant Scaramouche, tuant son enfant pour l'empêcher de crier, tuant sa femme Judy qui lui demande son enfant, tuant son médecin, le constable, l'exempt, Jack-Catch le bourreau, tuant même le diable. Elle s'achevait par un chant : « Punch n'a plus désormais rien à craindre du sort ; il peut vivre content puisque le diable est mort. » Punch a donné son nom, en 1841, à un hebdomadaire satirique anglais dont l'ambition, par ses caricatures et ses dessins, était de dénoncer tous les abus.
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Écrit par
- Jean BAUDEZ : écrivain
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