MOBILIER
Le mobilier représente tout ce qui est mobile, par opposition à ce qui est immeuble, donc l'ensemble des objets qui ornent une maison et que l'on peut emporter avec soi quand on quitte le cadre fixe d'une habitation. Le mobilier comprend deux grandes catégories de meubles, ceux qui supportent et ceux qui contiennent. Au premier type se rattache tout ce qui sert à s'asseoir (coussins, bancs, escabeaux, chaises, fauteuils, canapés et divans), à s'étendre (hamacs, lits), à poser (tables, consoles, dessertes) ; au second, essentiellement, les coffres, les commodes et les armoires. Étroitement lié à l'individu, le mobilier évolue avec les conditions de vie et répond aux besoins, aux goûts, aux habitudes de chaque époque ; c'est pourquoi une étude historique des différents styles est aussi indispensable à la connaissance du mobilier qu'une recherche des conditions favorables à sa création.
Conditions de création du mobilier
Motivations
Le mobilier est avant tout utilitaire. Il varie donc avec le mode de vie, les conditions géographiques et climatiques, le degré de civilisation. Un nomade désirera un mobilier léger, à base de textile, qu'il pourra transporter avec lui, tandis qu'un sédentaire, surtout dans un pays froid, aura besoin d'un mobilier nombreux qu'il construira facilement en l'appuyant aux murs de sa demeure, pour se protéger de l'hiver (lits clos) ou entreposer ses réserves. Le mobilier finit par se différencier très nettement d'une région à l'autre et, par la force des habitudes ancestrales, il demeure inchangé durant des siècles. Pourtant, l'évolution de la civilisation apporte une modification dans la conception du mobilier. À côté des meubles purement fonctionnels apparaissent ceux qui ne sont destinés qu'à augmenter l'harmonie des intérieurs. Ils ne se trouvent d'abord que dans les milieux les plus fortunés, puis, par imitation, se répandent plus largement dans la société, si bien que le mobilier finit par prendre valeur de symbole, certains types de meubles devenant synonymes d'une manière de vivre, et, partant, une sorte d'idéal. La création du mobilier est donc conditionnée par des motifs souvent subjectifs, difficiles à cerner puisqu'ils relèvent de notions aussi diverses que l'idée de famille, l'image de la réussite sociale, l'emprise de la mode, des habitudes de confort prises dès l'enfance. (Les Romains prenaient leurs repas étendus, les Japonais s'asseyent et dorment sur des nattes, les Africains utilisent pour le sommeil des appuis-tête en bois.)
Techniques
Dans tous les pays, la technique de fabrication des meubles est liée étroitement aux modes de construction des maisons, les mêmes méthodes étant employées d'abord par les charpentiers, puis par les menuisiers. Les Égyptiens, excellents charpentiers, appliquaient à leurs meubles l'art de joindre des panneaux de bois durs de manière invisible. En France, au Moyen Âge, les fabricants de meubles étaient appelés « charpentiers de la petite cognée » et assemblaient des madriers et des planches à joints vifs pour réaliser des coffres rudimentaires. À mesure que les exigences de qualité augmentent, le métier se spécialise et améliore rapidement les techniques. Les outils se perfectionnent et se diversifient, les assemblages se font invisibles. La matière finit par se plier complètement aux formes imaginées par l'artisan. Cette matière est elle-même extrêmement diverse, le bois étant celle qui est le plus utilisée. Les espèces varient avec les pays : bois fruitier en Europe (merisier, noyer) ou essences communes (chêne, hêtre, bouleau en Russie, sapin dans les pays nordiques) ; bois précieux, cèdre, cyprès, ébène en Orient et en Afrique. Avec le développement des échanges commerciaux, ces bois exotiques se répandent : on importe d'abord l'ébène et le cèdre ; puis, l'acajou[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Colombe SAMOYAULT-VERLET : archiviste-paléographe, conservateur au Musée national du château de Fontainebleau, professeur à l'École du Louvre
Classification
Médias
Autres références
-
ADAM ROBERT (1728-1792) ET JAMES (1730-1794)
- Écrit par Colombe SAMOYAULT-VERLET
- 589 mots
- 6 médias
Les architectes et décorateurs Robert et James Adam sont les fils d'un architecte écossais, William Adam. Ce dernier, déjà mêlé au courant du retour à l'antique qui depuis Inigo Jones triomphait en Angleterre, voulut que ses fils étudient directement les œuvres de l'Antiquité...
-
AFRIQUE NOIRE (Arts) - Histoire et traditions
- Écrit par Jean DEVISSE , Encyclopædia Universalis , Francis GEUS , Louis PERROIS et Jean POLET
- 6 689 mots
L'objet le plus représentatif du pouvoir est indéniablement le siège, véritable objet survalorisé, tout spécialement dans les mondes akan et yorouba ; mais aussi chez les Kuba qui fabriquent des sièges et des appuie-têtes cariatides. Le siège a fini par devenir, à Kumasi, le véritable symbole du peuple... -
ARAD RON (1951- )
- Écrit par Stéphane LAURENT
- 1 131 mots
Né à Tel-Aviv en 1951, Ron Arad appartient à la génération du postmodernisme qui voit le design renouer avec les arts décoratifs et s'ancrer dans l'art contemporain. Son itinéraire est celui d'un artiste dont la créativité s'est vue en quelque sorte renforcée par la technique....
-
ARBUS ANDRÉ (1903-1969)
- Écrit par Pierre-Emmanuel MARTIN-VIVIER
- 976 mots
André Arbus est né à Toulouse, le 17 novembre 1903, dans une famille d'artisans pratiquant l'ébénisterie depuis plusieurs générations. Après des études secondaires, se destinant à une carrière de peintre, il entre à l'école des Beaux-Arts et travaille sur les établis familiaux où son...
- Afficher les 85 références