ANIMAUX MODES DE REPRODUCTION DES
Tout être vivant tend à se conserver en tant qu'individu et à se perpétuer en tant que membre d'une espèce. Ces deux tendances reposent l'une et l'autre sur une faculté fondamentale de la matière vivante, la faculté de se reproduire. La reproduction a pu être définie par Buffon (1748) comme « cette propriété commune à l'animal et au végétal, cette puissance de produire son semblable, cette chaîne d'existences successives d'individus qui constitue l'existence réelle de l'espèce ». La reproduction apparaît comme une propriété essentielle de la vie, comme l'un des principaux critères séparant le monde vivant du monde inanimé.
À vrai dire, la reproduction est plus qu'une propriété de la vie : se reproduire est pour le vivant une nécessité. Chaque individu est voué à l'usure, à la destruction, à la mort, mais la vie en tant que phénomène est continue, et c'est la reproduction qui assure cette continuité, ce pouvoir de diffusion et d'invasion.
Les modalités par lesquelles la vie se maintient, se propage et se diversifie sont nombreuses et variées.
Reproduction sexuée et reproduction asexuée
Définitions
Fondamentalement, les animaux disposent de deux procédés de reproduction et de propagation : la reproduction sexuée et la reproduction asexuée.
La reproduction sexuée est caractérisée par : l'existence de deux cellules reproductrices différentes selon le sexe, le gamète mâle et le gamète femelle, qui fusionnent lors de la fécondation en produisant une cellule œuf, à l'origine du nouvel individu. Cette fusion est précédée (fig. 1), dans les cellules qui formeront les gamètes, d'une modification de la garniture chromosomique : la méiose transforme le nombre diploïde (2 n) des chromosomes en nombre haploïde (n), de telle sorte que l'assemblage de deux gamètes de sexe opposé reconstitue le stock chromosomique 2 n. La reproduction sexuée repose donc sur deux phénomènes : la méiose et la fécondation. Leurs manifestations cytologiques, production de cellules haploïdes, devenant des gamètes (cellules sexuelles), comme les structures morphologiques de ces gamètes (ovule et surtout spermatozoïde), modalités de leur union (fécondation), sont d'une remarquable homogénéité au sein du monde animal.
Dans la reproduction asexuée, un fragment pluricellulaire de l'animal parent s'isole physiologiquement de celui-ci, puis s'en détache et est à l'origine du nouvel individu. Souvent, les individus fils restent rattachés à l'animal souche : la reproduction asexuée produit alors une colonie (Cœlentérés, Bryozoaires, Tuniciers). Ce type de reproduction repose sur la seule division mitotique, au cours de laquelle le nombre de chromosomes reste constant, de sorte que le patrimoine héréditaire est transmis en entier. Génétiquement, l'individu fils est le frère jumeau de l'individu parent.
En somme, les deux modes de reproduction diffèrent fondamentalement par un critère génétique : brassage de deux patrimoines, donc formation d'un patrimoine différent dans un cas ; transmission d'un patrimoine inchangé dans l'autre.
Origine des cellules totipotentes
Lorsqu'un animal pluricellulaire atteint l'état adulte, la majorité de ses cellules sont spécialisées. Elles sont physiologiquement et morphologiquement différenciées ; elles constituent les tissus et les organes dont cet animal a besoin pour survivre : elles forment ce que l'on appelle le soma (corps) de l'animal. Pour se reproduire, cet animal a besoin de cellules restées appelées totipotentes, donc capables de donner naissance à un nouvel individu. Ces cellules sont appelées cellules germinales (germen), dans le cas de la reproduction sexuée, cellules blastogénétiques pour la multiplication asexuée. Comment et à quel moment,[...]
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Écrit par
- Catherine ZILLER : docteur ès sciences, ingénieure de recherche au CNRS
Classification
Médias
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