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MODIFICATION ARTIFICIELLE DU TEMPS ET DU CLIMAT

Perspectives

Revenant aux faits établis, et suivant les conclusions du groupe d’experts de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publiées en 2010, l’examen d’un grand nombre d’expériences et de simulations numériques met en évidence qu’à l’exception de la dissipation des brouillards, la modification artificielle du temps est encore du domaine de la recherche et de la spéculation. Actuellement, seul l’ensemencement à l’aide de noyaux glaçogènes de certains nuages orographiques paraît être un moyen prometteur d’augmenter les précipitations atteignant le sol et d’alimenter ainsi les réserves d’eau des régions montagneuses. Il n’existe pas aujourd’hui de méthode fiable pour augmenter la pluie ou réduire les précipitations de grêle, et peu d'indices physiques permettent de penser que l'on pourrait exercer une action bénéfique prononcée sur les cyclones ou la température globale de la Terre par des moyens artificiels. Plus les systèmes météorologiques sont vigoureux et capricieux, plus il paraît difficile d’en contrôler les évolutions et de mesurer l’impact des opérations d’ensemencement, certains nuages pouvant ne pas réagir, d’autres pouvant aggraver les effets combattus.

Les avancées sont difficiles parce que nous n’avons pas encore une compréhension suffisante de la microphysique des nuages, de la formation des précipitations et de l’effet des ensemencements sur leurs évolutions. Jusqu’ici, très peu de programmes ont satisfait les exigences scientifiques et mis en place les moyens adaptés pour permettre de lever les incertitudes sur les résultats obtenus et faire progresser les connaissances et les techniques. Mais les moyens disponibles pour progresser existent grâce à :

– l’élaboration de nouveaux critères d'évaluation des expériences ;

– la disponibilité de nouveaux équipements (avions instrumentés, radars Doppler et à double polarisation, profileurs de vent, satellites, radiomètres hyperfréquences, stations météorologiques automatiques…) fournissant une mesure plus précise des paramètres météorologiques et microphysiques ;

– l’accès à des supercalculateurs capables de traiter d'énormes quantités de données ;

– l’évolution des modèles de simulation numérique permettant maintenant de décrire de manière plus précise les processus mis en jeu et d’analyser les comportements d’un nuage et ses réactions à diverses perturbations naturelles ou artificielles.

De vastes programmes ayant pour objectifs de faire progresser les connaissances et les techniques sont en cours dans de nombreux pays comme les États-Unis, la Russie et surtout la Chine, qui a mis en place un plan national de développement de la modification du temps visant à faire face à de sérieux problèmes de sécheresse et aux dégâts des cultures causés par les précipitations de grêle.

— Jean-Pierre CHALON

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Canons à grêle - crédits : Leemage/ Universal Images Group/ Getty Images

Canons à grêle

Collecte de l’eau des brouillards - crédits : Martin Bernetti/ AFP

Collecte de l’eau des brouillards

Ensemencement de nuages pour provoquer la pluie - crédits : UAEREP

Ensemencement de nuages pour provoquer la pluie