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KHATAMI MOHAMAD (1943- )

Président iranien de 1997 à 2005.

Fils d'un professeur de religion réputé, Mohamad Khatami, né le 29 septembre 1943 à Ardakan, suit les cours d'une madrasa de la ville sainte de Qom – où il enseignera lui-même plus tard. Il est également diplômé en philosophie des universités d'Ispahan et de Téhéran, deux établissements laïques, ce qui est inhabituel pour un religieux chiite. Khatami a le titre d'hodjatoleslam – théologien – dans la hiérarchie religieuse, et porte le turban noir des descendants directs du prophète Mahomet.

Au cours des décennies de 1960 et de 1970, Khatami se forge la réputation d'opposant au régime de Muhammad Reza, shah d'Iran depuis 1941. Exilé, il est nommé, en 1978, à la tête du centre islamique de Hambourg (Allemagne). L'année suivante, après la révolution islamique et le renversement du shah, il est élu au Majlis, le Parlement iranien. Durant les années 1980, il occupe divers postes gouvernementaux, dont celui de ministre de la Culture et de l'Orientation islamique. Il exercera de nouveau cette fonction au début des années 1990 ; il sera obligé de démissionner, en 1992, pour excès de tolérance concernant l'expression d'opinions non islamiques. Il prend alors la direction de la Bibliothèque nationale et devient conseiller du président Ali Akbar Hachemi Rafsandjani.

Khatami est l'un des quatre candidats à l'élection présidentielle du 23 mai 1997, et le plus modéré sur les questions sociales. Il est élu avec près de 70 p. 100 des suffrages grâce au soutien des jeunes, des femmes et des intellectuels. Certains des modérés qu'il nomme dans son gouvernement sont controversés, mais finalement investis par le Majlis dominé par les conservateurs et leur chef, l'ayatollah Ali Khamenei. Les tensions montent toutefois entre le président et les conservateurs : à partir de 1998, nombre de partisans de Khatami sont l'objet de harcèlement et de poursuites en justice. Tandis que le chef de l'État réformateur prône le rapprochement avec les États-Unis et la normalisation des relations diplomatiques avec plusieurs pays européens, l'opposition conservatrice entrave toute politique en ce sens. Ayant obtenu la majorité des sièges au Majlis en février 2000, les modérés sont plébiscités par la population pour poursuivre leurs réformes. Khatami est réélu le 8 juin 2001, à une majorité écrasante (77 p. 100 des suffrages). Ne pouvant constitutionnellement briguer un troisième mandat, il quitte ses fonctions après l'élection du 24 juin 2005 qui installe à la tête du pays l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. Il annonce sa candidature à l'élection présidentielle de 2009, mais se retire rapidement pour soutenir le candidat réformiste Mir Hossein Moussavi. Il prend part activement aux mouvements d'opposition qui contestent la réélection du président Ahmadinejad.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Autres références

  • IRAN - Histoire et politique

    • Écrit par , et
    • 22 388 mots
    • 10 médias
    Le mécontentement, les aspirations au déverrouillage de la société iranienne aboutirent, le 23 mai 1997, à l'élection à la présidence de la République de l'hojjatol-eslāmréformateur Mohamad Khatami, qui avait été évincé du ministère de la Culture et de l'orientation islamique...
  • ROHANI HASSAN (1948- )

    • Écrit par et
    • 1 293 mots
    • 1 média
    ...Hachemi Rafsandjani, son mentor depuis les années 1970. Hassan Rohani est donc un reconstructeur plutôt qu’un réformateur, en dépit de ses affinités avec Mohammad Khatami sur le plan religieux. Dans les années 1980, il joue un rôle décisif en animant un club de dialogue interfactions, la « réunion des Sages...