HUSSEINI MOHAMMED AMINE EL- (1897-1974)
Mohammed Amine el-Husseini est né à Jérusalem. Très jeune, il apprend le français, alors première langue étrangère enseignée et parlée dans l'Empire turc. Il fait des études supérieures de théologie à l'université al-Azhar au Caire. Mobilisé dans l'armée ottomane comme officier, à la fin de la Première Guerre mondiale, il commence sa lutte contre la Grande-Bretagne, puissance mandataire en Palestine, dès son retour dans son pays.
Il prend la direction du mouvement national qui a pour objectif l'indépendance et l'opposition à la déclaration Balfour. Condamné à dix ans de travaux forcés par contumace pour rébellion, el-Husseini se réfugie en Transjordanie puis en Syrie.
Nommé mufti en 1921, élu en 1922 président du Conseil supérieur islamique, il poursuit la réforme de l'administration judiciaire et du régime des wakf. En 1931, il réunit à Jérusalem le premier Congrès islamique mondial qui se prononce pour la continuation de la lutte contre l'établissement d'un État hébreu.
Pendant de nombreuses années, parcourant le monde et rencontrant les chefs politiques de l'époque, il défend le point de vue arabe sur la Palestine. Il arbitre à la tête de la délégation arabe le conflit entre l'Arabie Saoudite et le Yémen.
En 1937, el-Husseini s'enfuit de nouveau pour échapper aux autorités britanniques. Après avoir séjourné au Liban et à Bagdad, il quitte l'Irak en 1941 pour l'Iran. La Turquie refusant de le recevoir, il se rend alors en Europe et séjourne en Allemagne où il obtient asile. Dans ce pays il continue son activité politique, combattant la Grande-Bretagne par des déclarations publiques et notamment en prenant la parole à la radio. À la fin de la guerre, il vient en France et est assigné à résidence près de Paris. Il quitte clandestinement la France pour s'installer en Égypte, puis au Liban.
Le grand mufti ne cesse, de 1946 jusqu'à sa mort, d'être l'âme de la revendication palestinienne la plus radicale, réclamant la restitution du pays aux Arabes. Par son action nationale et internationale, il réussit, le premier, à porter le problème palestinien au premier rang des préoccupations des grands États.
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Écrit par
- Jean-Louis AUJOL : avocat à la cour de Paris
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