MOÏSE DE LEÓN MOÏSE BEN SHEM TOB dit (1240-1305)
Kabbaliste espagnol, Moïse Ben Shem Tob de León est l'auteur de la majeure partie du Zohar ; il fut d'abord attiré par la philosophie, comme en témoigne un manuscrit du Guide des égarés de Maïmonide qui fut copié pour lui en 1264. Par la suite, il se familiarise aussi bien avec les traditions kabbalistiques de Gérone qu'avec la tendance gnostique représentée par Moïse de Burgos et Todros Abulafia. Il entretient des relations particulièrement étroites avec Joseph Giqatilia dans les années 1270-1286.
Mû par son enthousiasme à l'égard des doctrines théosophiques et par le sentiment qu'il fallait contrecarrer les tendances rationalistes qui se développaient dans le judaïsme espagnol, Moïse de León rédigea diverses œuvres pseudépigraphiques destinées à propager les doctrines de la Kabbale. C'est le cas du Midrash ha-Neelam (Le Midrash mystique) et de la plus grande partie du Zohar, rédigés entre 1270 et 1300. C'est aussi le cas d'autres traités pseudépigraphiques portant sur l'éthique et l'eschatologie de l'âme et intitulés Testament de Rabbi Eliezer ou encore 'Orhōt Hayyim (Les Chemins de la vie).
Moïse résida pendant ces années de diffusion du Zohar, au moins jusqu'en 1291, à Guadalajara. Après 1292, il voyagea beaucoup et finit par s'établir à Ávila. Il rencontra peu avant sa mort, à Valladolid, Isaac ben Samuel d'Acre et l'invita pour lui montrer le manuscrit original du Zohar, mais, avant son retour, Moïse de León tomba malade et mourut à Aravelo.
Il composa de nombreuses autres œuvres en hébreu, sous son propre nom. Deux ouvrages seulement ont été imprimés : Ha Nefesh ha-Hakomah (L'Âme intelligente), réédité à Bâle en 1608, et Shekel ha-Qodesh, publié à Londres en 1912. D'autres œuvres importantes subsistent sous forme de manuscrits : le Shoshan ‘Edūt, le Sefer ha-Rimmon (sur les motifs des préceptes), le Mishkan ha-Edūt (sur l'eschatologie et le char d'Ézéchiel).
Toutes ces œuvres, qui font souvent des allusions transparentes à l'opus majus, sont fondées sur les mêmes sources que le Zohar et peuvent être considérées comme fournissant la plus authentique exégèse des doctrines qui se trouvent formulées dans celui-ci.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Roland GOETSCHEL : professeur des Universités, directeur du département d'études hébraïques et juives de l'université de Strasbourg-II, professeur associé à l'Université libre de Bruxelles
Classification
Autres références
-
JOSEPH IBN GIQATILIA (1248-1325)
- Écrit par Roland GOETSCHEL
- 288 mots
Kabbaliste espagnol, né à Medinaceli en Castille, Joseph ben Abraham Giqatilia passa de nombreuses années à Ségovie. Entre 1272 et 1274, il étudie auprès d'Abraham Abulafia, et son premier ouvrage, 'Ginnat Egōz (Le Verger des noyers), rédigé en 1276, porte l'empreinte de la ...
-
KABBALE
- Écrit par François SECRET et Gabrielle SED-RAJNA
- 7 223 mots
...pseudépigraphe d'homélies mystiques attribuées à des autorités talmudiques, cette œuvre fut restituée par la critique moderne à son auteur véritable, le kabbaliste Moïse de León, grâce à une comparaison philologique et idéologique avec les œuvres publiées par le même auteur sous son propre nom (L'Âme intelligente... -
LIVRE DE LA SPLENDEUR, KABBALE JUIVE
- Écrit par Gérard NAHON
- 220 mots
-
ZOHAR LE
- Écrit par Roland GOETSCHEL
- 507 mots
Le plus important des ouvrages de la littérature kabbalistique, le Zohar se présente sous la forme d'une collection de livres qui incluent des énoncés midrashiques brefs, mais aussi des développements homilétiques et des discussions sur tel ou tel sujet particulier.
Il ne s'agit pas...