MOLDAVIE
Nom officiel | République de Moldavie (MD) |
Chef de l'État | Maia Sandu (depuis le 24 décembre 2020) |
Chef du gouvernement | Dorin Recean (depuis le 16 février 2023) |
Capitale | Chisinau |
Langue officielle | Moldave (roumain) |
Unité monétaire | Leu moldave (MDL) 1
|
Population (estim.) |
2 487 000 (2024) |
Superficie |
33 843 km²
|
La Moldavie est depuis longtemps située dans une zone tampon, aujourd'hui aux limites de l'aire d'influence russe, à l'est, et de l'Union européenne, à l'ouest. C'est l'État le plus pauvre d'Europe. Privée de nombreuses ressources, elle dépend presque totalement de la Russie pour soutenir une économie qui demeure insuffisamment diversifiée. Son développement est entravé depuis 1991, année de l'indépendance, par une crise politique due à la sécession de sa partie orientale (la Transnistrie), qui s'est autoproclamée entité souveraine.
Géographie
De nombreux facteurs de division dans un pays fragile
D'une surface de 33 843 kilomètres carrés, la Moldavie, dont le territoire correspond à l'ancienne Bessarabie, est l'un des plus petits pays européens, enclavé entre la Roumanie et l'Ukraine, et sans ouverture directe sur la mer. Sa frontière occidentale suit le cours du fleuve Prut, à l'ouest. Le Dniestr (Nistru en roumain), qui constitue de facto sa frontière orientale, se prolonge en Ukraine avant de se jeter dans la mer Noire.
La complexité de la composition ethnique de la population moldave contribue à l'instabilité de la République depuis la disparition de l'URSS. Selon le recensement de la population de 2004, dont les chiffres sont contestés, la répartition serait la suivante (pour la Moldavie sans la Transnistrie) : les Moldaves roumanophones seraient 75,8 %, les Ukrainiens 8,3 %, les Russes 5,9 %, les Gazaouzes 4,4 %, les Roumains 2,2 %, les Bulgares 1,9 %. En Transnistrie, on compterait 31,9 % de Moldaves, 30,3 % de Russes, 28,8 % d'Ukrainiens, 2 % de Gagaouzes et 2 % de Bulgares. Face au risque de division, le pouvoir central tente de renforcer son contrôle sur tous les échelons administratifs (lois de 2001), mais cette politique a suscité de nombreuses oppositions. Le pays est politiquement très divisé, comme le montrent la sécession de la Transnistrie et les revendications du mouvement séparatiste gagaouze. Les Gagaouzes, turcophones christianisés, demandent la création d'une entité autonome avec des pouvoirs plus étendus que ceux qui sont offerts par les lois de décentralisation en vigueur. Aussi les autorités sont-elles contraintes de reconnaître officiellement des autonomies qui existent déjà de facto.
Un espace économique fortement marqué par la période soviétique
Pays de gros villages accrochés aux flancs de collines peu élevées (point culminant : 430 m), la Moldavie bénéficie d'un climat continental modéré, souvent humide malgré quelques sécheresses sévères, avec des étés chauds et des hivers froids mais généralement plus cléments qu'en Russie. De telles conditions, ajoutées à la présence de sols favorables, ont permis le développement de l'élevage, ainsi qu'une riche palette de productions méridionales (céréales, betterave, vigne, horticulture, tabac). Cette vocation agricole fut renforcée par la planification soviétique, en particulier pendant la période brejnévienne. Moscou souhaitait faire de la Moldavie une base de production agroalimentaire pour l'ensemble de l'Union soviétique et, pour cela, a développé sur son territoire certaines expériences de gigantisme agricole. Mais l'extension inconsidérée des surfaces cultivées (vergers et vignes), l'intensification des pratiques agricoles, le développement de la monoculture et l'usage excessif d'intrants (pesticides, engrais) ont eu des effets écologiques désastreux (sols et eaux dégradés). De plus, l'agriculture doit faire face à des pénuries d'eau que les aménagements sur le Prut et le Dniestr ne parviennent pas à compenser.
L'industrie fut relativement négligée par la planification soviétique et les investissements industriels ont été réalisés pour la plupart dans l'est du pays, c'est-à-dire en Transnistrie.[...]
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Écrit par
- Barbara BUCKMASTER : rédacteur sur la région des Balkans, Institut royal des affaires internationales, Londres
- Keith Arnold HITCHINS : professeur d'histoire, université de l'Illinois, Urbana-Champaign
- Florent PARMENTIER : docteur en science politique, secrétaire général du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof)
- Yann RICHARD : maître de conférences à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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