MOLDAVIE
Nom officiel | République de Moldavie (MD) |
Chef de l'État | Maia Sandu (depuis le 24 décembre 2020) |
Chef du gouvernement | Dorin Recean (depuis le 16 février 2023) |
Capitale | Chisinau |
Langue officielle | Moldave (roumain) |
Unité monétaire | Leu moldave (MDL) 1
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Population (estim.) |
2 487 000 (2024) |
Superficie |
33 843 km²
|
La Moldavie depuis l’indépendance
Quelle Moldavie indépendante ?
Le 27 août 1991, la République de Moldavie (Moldova) déclare son indépendance de l’Union soviétique. Ses frontières internationalement reconnues sont celles de l’ancienne République socialiste soviétique de Moldavie : ce territoire inclut une partie de la Bessarabie et une partie de l’ancienne République autonome soviétique socialiste moldave.
Plus précisément, la Bessarabie est la partie du nord-est de la principauté de Moldavie qui a été annexée par la Russie en 1812 à la faveur des guerres napoléoniennes. Elle est devenue roumaine durant l’entre-deux-guerres, après avoir fait le choix de se réunifier avec la Roumanie par décision du Conseil du pays (Sfatulţării) à l’occasion de la révolution russe d’octobre 1917. La République socialiste soviétique autonome moldave avait quant à elle été établie par le gouvernement soviétique en 1924 afin de récupérer un territoire. Cette bande de terre intégrée à la Moldavie est aujourd’hui appelée Transnistrie (« au-delà de Dniestr », du nom du fleuve qui sépare les deux rives), le reste ayant été réaffecté à l’Ukraine.
À l’indépendance, l’État moldave se trouve donc dans un environnement géopolitique contesté entre la Roumanie et la Russie, comme en témoigne le conflit transnistrien. En conséquence, le débat politique est également caractérisé dès l’origine par le poids des questions identitaires (langues, minorités). Par ailleurs, les conditions initiales de la Moldavie indépendante, du fait de la faiblesse des ressources naturelles et d’une spécialisation économique étroite (agro-industrie), ont largement influencé ses stratégies en tant qu’État et son insertion dans la mondialisation.
Une indépendance par défaut
À la désintégration de l’URSS, le scénario d’une réunification entre la Roumanie et la République de Moldavie est envisagé par de nombreux acteurs locaux. En effet, la majeure partie de la population est de langue roumaine, les intellectuels moldaves sont sensibles à la latinité, et le désir d’un rapprochement avec l’Ouest est puissant. Les symboles officiels suggèrent d’ailleurs ce rapprochement : les couleurs du nouveau drapeau de la Moldavie sont le bleu, le jaune et le rouge, identiques au drapeau de la Roumanie, le roumain est adopté comme langue officielle, l’alphabet latin remplace le cyrillique et la nouvelle monnaie est le leu, homonyme de la monnaie roumaine.
Pour autant, ce projet de réunification suscite de nombreuses oppositions, en Roumanie même, du fait de la priorité accordée à l’intégration à l’OTAN, à l’Union européenne (UE) et à la transition économique, mais surtout en Moldavie. En effet, des résistances apparaissent notamment au sein des minorités, qui craignent de devenir des citoyens de seconde classe à la suite d’une réunification avec la Roumanie. Les russophones, Russes comme Ukrainiens, ne souhaitent pas renoncer à leur langue ou aux positions politiques et sociales privilégiées dont ils jouissaient du temps de l’Union soviétique. La minorité gagaouze, population culturellement turcophone et chrétienne orthodoxe, concentrée dans le sud du pays mais majoritairement russophone, a autoproclamé une République gagaouze indépendante dès 1990. Faute de perspective économique et politique, et en raison d’une volonté de modération politique de Chisinau, les élites gagaouzes finissent cependant par accepter un statut d’autonomie en 1994.
La formation d’un État de facto transnistrien
L’opposition la plus ferme au projet de réunification se trouve néanmoins en Transnistrie, région la mieux dotée économiquement et industriellement de la Moldavie. Conquise par les troupes russes du général Alexandre Souvorov, arrivées à Tiraspol en 1792, la Transnistrie n’a jamais appartenu à la Roumanie (à l’exception de la Seconde Guerre[...]
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Écrit par
- Barbara BUCKMASTER : rédacteur sur la région des Balkans, Institut royal des affaires internationales, Londres
- Keith Arnold HITCHINS : professeur d'histoire, université de l'Illinois, Urbana-Champaign
- Florent PARMENTIER : docteur en science politique, secrétaire général du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof)
- Yann RICHARD : maître de conférences à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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