MOLÉCULE
Propriétés chimiques des molécules
Ces quelques exemples montrent toute la difficulté pour trouver une définition vraiment générale du terme molécule. Les subdivisions que nous avons été amenés à faire peuvent même paraître bien formelles et finalement sans grand intérêt pratique. En fait, il n'en est rien car ce qui intéresse avant tout le chimiste c'est de savoir comment une substance A va se comporter en présence d'une substance B, en d'autres termes de connaître ses propriétés chimiques. Or c'est précisément au niveau des molécules telles que nous avons pu les définir que se passent les phénomènes. La rencontre d'une molécule A avec une molécule B de nature différente va donner en général un édifice construit sur l'ensemble des noyaux et des électrons apportés par les molécules A et B, appelé complexe, qui, instable, va évoluer en donnant une ou plusieurs molécules après un réarrangement plus ou moins complet des noyaux et des électrons.
Ces réarrangements étant de nature essentiellement dynamique, à l'énergie électronique du système que nous donne l'hypersurface construite en supposant les noyaux immobiles, il faut ajouter l'énergie de vibration de ces derniers autour de leur position moyenne. En toute rigueur, des atomes ou des molécules isotopes ont donc des propriétés chimiques différentes. En fait, la différence n'est sensible que pour l'hydrogène et son isotope le deutérium, deux fois plus lourd. L'énergie de vibration de la molécule D2 est en effet 2 fois plus petite que celle de la molécule H2.
De toute façon, c'est bien la molécule telle que nous l'avons définie qui est responsable des propriétés chimiques des substances que nous manipulons. D'où la nécessité de préciser les conditions physiques du milieu où l'on opère, la température en particulier, afin de bien identifier les entités réactionnelles.
Avec les cristaux macromoléculaires, le schéma réactionnel est différent. L'attaque par le réactif, qui est en général une molécule de petite taille, se fait à la surface du solide, de sorte que le réarrangement des noyaux et des électrons est très localisé, l'ensemble du cristal étant pratiquement inaffecté, et ce n'est que lorsqu'il est attaqué progressivement en tous les points de sa surface que le monocristal va disparaître pour donner les produits finals.
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Écrit par
- André JULG : professeur émérite à l'université de Provence
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