MOLLUSQUES
Physiologie de la nutrition
Alimentation
Si la majorité des Mollusques disposent, pour capturer et absorber leur nourriture, d'un appareil radulaire hautement perfectionné, adapté de multiples façons au régime macrophagique et parfois même à la succion, c'est par des mécanismes ciliaires, cilio-muqueux, ou muqueux que les Bivalves, toujours dépourvus de radula, ainsi que maints Gastéropodes prélèvent dans le milieu aquatique les micro-organismes dont ils se nourrissent.
Bien des formes macrophagiques utilisent leur radula pour râper des végétaux ou des proies animales ; le ruban radulaire, protracté au-delà de la bouche, se déforme de telle façon que les rangées de dents se dressent successivement pour attaquer les aliments et en détacher de menues particules qu'elles ramènent dans la cavité buccale.
Fines, très longues, les nombreuses dents des Archaeogastropodes fonctionnent plutôt comme des balais sur les fins revêtements d'algues unicellulaires (« radula-balai »), tandis que celles des Sacoglosses forment une scie utilisée pour ouvrir les cellules des algues dont le contenu est ensuite aspiré. Les dents des cônes, véritables harpons en relation avec une glande venimeuse, paralysent à distance poissons et annélides. Les testacelles avalent les lombrics. L'appareil buccal devient suceur chez les Pyramidellidés et dans quelques groupes il permet le forage des valves de Lamellibranches. Quelques formes carnassières, dont les nasses, décèlent à distance la présence de proies. Les natices recherchent les Bivalves dans le sable. Plusieurs Gastéropodes, surtout Muricidés, peuvent ouvrir les valves par contraction soutenue de leur pied ou en cassant les bords à l'aide de leur propre coquille afin d'y introduire leur trompe.
Les pieuvres emprisonnent les crabes sous leur membrane brachiale ; elles doivent aussi utiliser le venin que produisent leurs glandes salivaires postérieures ; mais bien des Céphalopodes océaniques tuent leurs proies à l'aide de leurs puissantes mâchoires. Les Scaphopodes disposent pour explorer le sable vaseux de nombreux appendices filiformes, les captacules. La grande majorité des Polyplacophores râpent les algues, mais les Placiphorella capturent de petits crustacés en rabattant sur eux leur lobe céphalique qu'au repos ils maintiennent soulevé comme un piège.
Les Bivalves sont tous microphages ; les micro-organismes du plancton introduits par le courant inhalant dans leur cavité palléale sont triés sur les branchies, transmis aux palpes, puis à la bouche, par des courants ciliaires orientés et efficaces.
La cténidie de certains Gastéropodes se spécialise dans le même sens. Des micro-courants transmettent à la bouche les particules en suspension dans l'eau après filtration et enrobement dans du mucus. Certains Vermetidés produisent de longs filets muqueux sur lesquels adhèrent de petits organismes planctoniques qui sont ensuite absorbés.
Digestion
Primitivement en arrière de la cavité buccale, l'œsophage conduit à un estomac renflé, mais rétréci vers l'intestin en une portion allongée, dite « cæcum du stylet ». La paroi de la partie renflée de l'estomac porte un fort épaississement cuticulaire local, le « bouclier gastrique », et elle est sculptée de plis et de sillons qui convergent vers un « sillon intestinal » bordé de deux replis, les typhlosoles. Les plis et sillons forment, grâce à leur ciliature, des aires de triage des particules alimentaires.
C'est dans la partie renflée que débouchent les conduits des diverticules digestifs, ensembles de tubules dans lesquels sont phagocytés les aliments. À quelques détails près, c'est ainsi que se présente l'estomac des Polyplacophores, des formes primitives de Gastéropodes et des Bivalves. Les micro-organismes, pris dans un cordon muqueux, subissent l'action des sucs digestifs contenus dans l'estomac et forment[...]
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Écrit par
- André FRANC : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
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