MOLLUSQUES
Reproduction et embryogenèse
Sexualité
Il serait difficile de trouver dans un autre groupe zoologique autant de variété dans l'expression de la sexualité que chez les Mollusques. Le gonochorisme est fréquent ; s'il comporte quelques exceptions chez les Polyplacophores, les Gastéropodes Prosobranches, il est exclusif chez les Scaphopodes, les Céphalopodes.
Le dimorphisme sexuel, discret ou invisible en général, s'accentue chez l'argonaute où le mâle demeure fort réduit par rapport à la femelle ; mais on a décrit aussi des mâles pygmées chez plusieurs Prosobranches parasites.
Une partie des Aplacophores (Néoméniens) sont hermaphrodites, de même qu'un certain nombre de Bivalves et, parmi les Gastéropodes, les Pulmonés et les Opisthobranches.
L'hermaphrodisme, fréquemment protandrique, n'affecte pas toujours l'ensemble d'une population, car à côté de mâles et de femelles authentiques vivent des individus dont le sexe, labile, change une ou plusieurs fois au cours de l'existence (tarets, certaines huîtres). L'autofécondation se constate chez certains Pulmonés ; la parthénogenèse, reconnue dans un petit nombre de Prosobranches, serait assez fréquente chez une lymnée (Pulmoné).
Gamètes
Les spermatozoïdes des Polyplacophores, des Solénogastres, des Bivalves, des Scaphopodes, à tête courte, arrondie, et pièce intermédiaire réduite à quatre ou cinq sphérules mitochondriales s'apparentent au type considéré comme primitif chez les Métazoaires. Ce même type se retrouve chez les Archaeogastropodes, mais chez tous les autres Gastéropodes on observe une évolution portant surtout sur la pièce intermédiaire qui s'allonge en un long cylindre. Ce profond changement concorde avec l'apparition de la fécondation interne.
Dans les deux groupes des Pulmonés et des Opisthobranches, le noyau, allongé, devient hélicoïdal (cas de l'aplysie), de même que le cordon mitochondrial. Quant aux spermatozoïdes des Céphalopodes, ils appartiennent à deux types bien modifiés.
Une double spermatogenèse, aboutissant à des spermatozoïdes dits typiques et atypiques, est observée chez de nombreux Prosobranches. Les éléments atypiques, parfois dépourvus de chromatine, deviennent parfois gigantesques (Ianthina, Scalaria) : ce sont les spermatozeugmata sur lesquels se fixent en grand nombre les éléments typiques. Ces productions mobiles pourvoient au transport des gamètes mâles.
Les ovocytes, petits dans les groupes inférieurs, se chargent plus ou moins de vitellus dans les groupes supérieurs de Prosobranches et surtout chez certains Céphalopodes. L'œuf de l'élédone mesure de 8 à 15 mm ; celui du nautile, de 40 à 50 mm.
Fécondation et ponte
La fécondation des Polyplacophores, des Bivalves, des Archaeogastropodes et des Scaphopodes a lieu en mer, après émission des gamètes, phénomène souvent déclenché dans les deux sexes par des gamones (androgamones, gynogamones). Il arrive cependant que dans les deux premiers groupes les œufs soient fécondés dans la cavité branchiale (quelques Bivalves, des Polyplacophores) par suite de l'introduction de spermatozoïdes avec le courant inhalant. C'est dans de telles conditions que se réalise l'incubation (huître plate). Ailleurs, les ovules sont libérés en quantités parfois prodigieuses : 100 millions (tarets) et même 110 à 115 millions (huître américaine).
L'accouplement des Gastéropodes consiste en une copulation typique dans les formes gonochoriques, mais celui des Euthyneures, hermaphrodites, est très souvent réciproque, simultané ou successif. Les modalités en sont fort variées ; ainsi les aplysies s'accouplent en chaînes de plusieurs individus. Des préludes complexes ou prolongés s'observent chez les Pulmonés (escargots, limaces) et chez ceux des Céphalopodes dont le comportement de reproduction est connu.
Si l'on[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- André FRANC : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Médias
Autres références
-
AMMONOÏDÉS
- Écrit par Pierre CLAIRAMBAULT
- 1 430 mots
- 7 médias
Les Ammonoïdés (sens large) sont des MollusquesCéphalopodes constituant une sous-classe entièrement fossile.
Ce groupe, géologiquement très important, comprendrait environ 10 000 espèces qui vécurent entre le Dévonien inférieur et la fin du Crétacé. Connues autrefois sous le nom de...
-
AQUACULTURE
- Écrit par Lucien LAUBIER
- 11 440 mots
- 8 médias
Depuis le début du xxie siècle, l'homme consomme chaque année 100 millions de tonnes de produits aquatiques animaux ( poissons,mollusques et crustacés pour l'essentiel), ce qui représente six fois plus que la consommation de 1950. Pour de nombreux pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique... -
AUSTRALIE
- Écrit par Benoît ANTHEAUME , Jean BOISSIÈRE , Bastien BOSA , Vanessa CASTEJON , Encyclopædia Universalis , Harold James FRITH , Yves FUCHS , Alain HUETZ DE LEMPS , Isabelle MERLE et Xavier PONS
- 27 355 mots
- 29 médias
La faune australienne est intéressante en ce qui concerneles Mollusques, car elle renferme des reliques anciennes et des immigrants récents, mais les groupes dominants sont des genres endémiques appartenant à des familles d'extension géographique très vaste. Les Mollusques les plus remarquables sont... -
BIVALVES
- Écrit par Geneviève TERMIER et Henri TERMIER
- 2 098 mots
- 4 médias
Les Bivalves (au sens large) sont des Mollusques au corps comprimé latéralement et enveloppé dans un repli tégumentaire, le manteau, doublé extérieurement d'une coquille comportant deux valves, l'une droite, l'autre gauche, dont la présence justifie le nom de Bivalvia donné par...
- Afficher les 22 références