- 1. La globalisation hier et aujourd'hui
- 2. Les bénéfices escomptés de la globalisation financière
- 3. Crises financières : la responsabilité partagée des gouvernements et des marchés
- 4. La fragilité intrinsèque d'une finance globalisée
- 5. Le Fonds monétaire international et la globalisation financière
- 6. La globalisation financière au début du XXIe siècle
- 7. Bibliographie
MONDIALISATION Globalisation financière
Les débats concernant la globalisation financière sont nombreux et s'étendent à des sujets aussi divers que la nature du capitalisme, les rapports entre l'État et le marché, les institutions internationales, la puissance américaine, l'environnement, les inégalités ou l'homogénéisation culturelle pour n'évoquer que quelques-unes des questions liées au thème général de la mondialisation. Aussi n'est-il pas facile de s'accorder sur une définition du phénomène. Une lecture quelque peu politique interprétera la globalisation comme une extension des mécanismes du capitalisme au niveau planétaire. Les économistes retiennent une définition plus restrictive et plus technique de la globalisation en mettant l'accent sur l'augmentation des échanges internationaux qui découle d'une diminution des coûts de transaction. Il convient à cet effet de distinguer la globalisation commerciale et la globalisation financière. La première trouve son origine dans la baisse des coûts de transport et des barrières commerciales et a pour conséquence une augmentation du volume des échanges internationaux de biens et services. La globalisation financière trouve aussi son origine dans une baisse des coûts de transaction, mais plus spécifiquement sur les marchés financiers, grâce à l'incorporation des nouvelles technologies de communication, la libéralisation des mouvements de capitaux internationaux et à l'accélération des innovations financières (nouveaux produits, nouveaux marchés financiers, etc.). Elle s'est traduite par une augmentation des échanges internationaux d'actifs financiers, par l'émergence d'un marché financier intégré au niveau mondial et par une interdépendance accrue des économies.
La globalisation hier et aujourd'hui
La globalisation financière n'est ni un phénomène sans précédent ni un phénomène irréversible.
La première globalisation financière
La fin du xixe siècle et le début du suivant (de 1870 à 1913) constituent une époque de forte internationalisation des marchés financiers, suivie d'une période de désintégration pendant l'entre-deux-guerres. Plusieurs facteurs expliquent cette première globalisation financière : le processus de convergence vers l'étalon-or et comme fondement du système monétaire international ; les développements technologiques dans le transport maritime (le canal de Panama, les bateaux à vapeur) et l'essor des communications (le télégraphe et les câbles transocéaniques). L'internationalisation va également de pair avec l'innovation financière puisque c'est l'époque où se développent un grand nombre d'instruments sophistiqués sur les marchés de dette publique et privée
Comme l'ont fait remarquer Maurice Obstfeld et Alan M. Taylor dans une étude publiée en 2002, de 1870 à 1914, le stock d'actifs étrangers détenus par les pays industrialisés représentait près de 50 p. 100 environ de leur produit intérieur brut (P.I.B.). Il a ensuite très fortement diminué pour atteindre au début de la Seconde Guerre mondiale un minimum de 10 p. 100. Ce n'est qu'en 1990 qu'il a dépassé le niveau du début du siècle, donnant ainsi sur l'ensemble de la période l'image d'une courbe en U.
On peut aussi mesurer la globalisation financière du côté des pays émergents d'alors et d'aujourd'hui, c'est-à-dire des pays emprunteurs de capitaux. À la fin du xixe siècle, les déficits des comptes courants (et donc les entrées de capitaux finançant ces déficits) atteignaient couramment 10 p. 100 du P.I.B. de pays tels que l'Australie, l'Argentine ou le Canada. En comparaison, le déficit du compte courant de la Thaïlande, considéré en 1996 comme dangereusement élevé, atteignait un maximum de 8 p. 100 du P.I.B. La mobilité[...]
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Écrit par
- Philippe MARTIN : professeur à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Dominique PLIHON : professeur émérite d'économie, université Sorbonne Paris nord
Classification
Média
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