MONILOPHYTES ou POLYPODIOPHYTES
Importance écologique des Monilophytes
Le cycle de vie des Monilophytes requiert la présence d’eau lors de la fécondation. Pour cette raison, on considère souvent les Monilophytes comme des plantes inféodées aux milieux humides, et il est vrai qu’elles y prospèrent. Dans les forêts tropicales humides et tempérées humides, les Monilophytes – dont surtout les fougères – forment une grande composante du sous-bois et de la flore épiphyte. On peut d’ailleurs remarquer qu’environ un tiers des Monilophytes sont des épiphytes. Certaines Monilophytes sont aquatiques, notamment les fougères de l’ordre des Salviniales. Mais on trouve également des Monilophytes dans des milieux beaucoup plus secs. Les espèces poussant sur des rochers en sont un exemple et, plus encore, certaines espèces vivant dans les déserts comme les Cheilanthes en Amérique du Nord. Les fougères adaptées aux milieux secs possèdent souvent des propriétés de reviviscence : elles entrent en vie ralentie et, desséchées, semblent mortes en période de sécheresse, mais elles reverdissent dès les premières pluies. Les Monilophytes ont donc une grande importance dans de nombreux écosystèmes.
Les Monilophytes ont aussi un rôle dans la colonisation de nouveaux milieux. Par exemple, certaines espèces poussent sur les coulées de lave des îles volcaniques telles que La Réunion. Elles contribuent ainsi à l’établissement d’un sol. Sur les talus, elles limitent l’érosion du sol. En revanche, les propriétés de colonisation d’un milieu par la fougère aigle en fait une peste en agriculture car elle se développe alors au détriment d’espèces fourragères et, de plus, elle est toxique pour le bétail. Les espèces de fougères du genre Azolla (Salviniales) ont une importance à la fois écologique et économique dans les rizières. En effet, développant une symbiose avec des cyanobactéries, elles permettent un enrichissement du milieu en azote dont bénéficient les plants de riz.
Certaines espèces de Monilophytes possèdent la propriété de fixer les métaux lourds. C’est le cas notamment de Pterisvittataqui estcapable d’accumuler l’arsenic du sol. Cette utilisation à des fins de dépollution des sols contaminés reste à développer.
Les Monilophytes sont aussi d’un grand intérêt pour les chercheurs, de nombreuses facettes de leur histoire évolutive restant à élucider. Elles sont également utiles pour la compréhension de grandes questions scientifiques. Par exemple, on peut se demander pourquoi certaines espèces ont une distribution mondiale (comme la fougère aigle), ou au contraire très localisée, par exemple restreinte à une île (on parle d’endémisme), alors que la forte capacité de dispersion de leurs spores tendrait à favoriser des aires de répartition étendues.
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Écrit par
- Jean-Yves DUBUISSON : professeur des Universités, Sorbonne université
- Sabine HENNEQUIN : maître de conférences, Sorbonne université
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