- 1. La convergence des plaques et les types de chaînes de montagnes
- 2. Les chaînes de subduction
- 3. Les chaînes d'obduction
- 4. Les chaînes de collision
- 5. Les chaînes intracontinentales
- 6. Les chaînes composites
- 7. Les chaînes anciennes
- 8. Une tectonique de la lithosphère continentale
- 9. Les cycles orogéniques
- 10. Bibliographie
MONTAGNES Formation des chaînes de montagnes
Les chaînes de collision
La collision entre deux continents a, nous l'avons vu, été immédiatement précédée soit par une subduction (fig. 3), soit par une obduction (fig. 4). Dans le premier cas, un des continents chevauche l'autre mais il est tout à fait possible qu'aucune roche océanique, trace de l'océan disparu, ne jalonne ce contact mécanique. La frontière entre les deux continents, souvent appelés suture, est alors très discrète ; seules les études paléogéographiques détaillées permettent de la situer (fig. 3).
Dans le second cas, un continent chevauche également l'autre mais il existe alors, coincés entre eux, des restes de croûte océanique, mis en place lors de l'obduction. La suture est alors très nette et permet de localiser facilement la limite entre les deux continents initiaux (fig. 4). Dans les deux cas, il se forme des charriages importants, dont les sens de déversement sont toujours les mêmes, c'est-à-dire dans le sens du couple induit par la subduction initiale.
L'exemple de la chaîne de l'Himalaya-Tibet
L'Himalaya et le Tibet présentent un grand intérêt car ils montrent clairement la succession dans le temps d'une chaîne de subduction proche du type andin, d'une obduction, puis d'une chaîne de collision continentale par fermeture du domaine océanique.
Au nord de l' Inde affleurent au moins trois ceintures ophiolitiques (I, II, III, cf. carte dans chaîne himalayenne) qui sont les témoins d'océans disparus par subduction au cours des 200 derniers millions d'années. Ces ceintures ophiolitiques séparent au moins quatre ensembles continentaux distincts : au nord l' Asie, au sud l'Inde et, entre les deux, le Nord-Tibet et le Sud-Tibet. À la fin du Paléozoïque (vers — 250 millions d'années), l'Asie appartenait à un continent septentrional appelé Laurasie et l'Inde était rattachée à un continent austral, le Gondwana, lequel comprenait aussi l'Afrique, l'Amérique du Sud, l'Australie et l'Antarctique. Le Nord-Tibet et le Sud-Tibet présentent certaines affinités avec cet ensemble continental austral. Entre la Laurasie au nord et le Gondwana au sud s'étendait un grand océan appelé Paléotéthys.
Le microcontinent du Nord-Tibet s'est détaché le premier de cet ensemble austral. Pendant qu'il migrait vers le nord au cours du Paléozoïque terminal-Trias, la Paléotéthys se fermait progressivement par subduction sous la Laurasie ; par ailleurs, un nouveau bassin océanique (la Mésotéthys) s'ouvrait entre le Nord-Tibet et le SudTibet. Le Nord-Tibet est entré en collision (suture III) avec la Laurasie au Trias (vers — 200 millions d'années). Suivant un processus semblable, le Sud-Tibet a commencé à migrer vers le nord, vers la fin du Paléozoïque-début du Trias. Sur sa marge septentrionale, la Mésotéthys se fermait par subduction sous le Nord-Tibet tandis qu'un nouveau domaine océanique (la Néotéthys) s'ouvrait entre le Sud-Tibet et le Gondwana. Le Sud-Tibet est entré en collision (suture II) avec le Nord-Tibet au cours du Jurassique supérieur-Crétacé inférieur (vers — 140 millions d'années). Enfin, au Crétacé supérieur (vers — 85 millions d'années), l'océan Indien a commencé à s'ouvrir ; l'Inde s'est mise alors à migrer rapidement vers le nord, pendant que la Néotéthys se fermait progressivement par subduction sous le Sud-Tibet. C'est cette fermeture de la Néotéthys suivie de la collision Inde-Asie (suture I) que nous allons examiner plus en détail (fig. 6).
La subduction de la Néotéthys et l'obduction
La subduction de la Néotéthys sous le Sud-Tibet induit sur la bordure méridionale de celui-ci une chaîne de type andin avec un plutonisme (le batholite transhimalayen) et un volcanisme calcalcalins (fig. 6a). Les déformations[...]
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Écrit par
- Jean AUBOUIN : membre de l'Institut
- Maurice MATTAUER : professeur à l'université des sciences et techniques du Languedoc, Montpellier
- Jacques-Louis MERCIER : professeur à l'université de Paris-Sud, Orsay
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