MONUMENTS AUX MORTS
Des formes variables selon les pays
Les dates, les rituels et les monuments divergent selon les significations associées aux différentes guerres et aux besoins politiques du moment. Pour l’Australie par exemple, la Première Guerre mondiale représente le mythe fondateur de la Nation. On rend hommage à tous les soldats, qu’ils soient morts ou qu’ils soient revenus du front, car il ne s’agissait pas de mobilisés, mais de volontaires. Outre les monuments des années 1920, il en existe de plus tardifs, correspondant aux moments de construction d’une image nationale, comme dans les années 1980 ou bien les années 2000 (par exemple la statue du combattant australien au pont de l’A.N.Z.A.C. à Sydney, inaugurée le 25 avril 2000). Les célébrations démontrent à quel point monuments et commémorations servent de caisse de résonance, puisque la Journée de l’A.N.Z.A.C. (Australian and New Zealand Army Corps) a connu un déclin lors de l’implication de l’Australie dans la guerre du Vietnam, et bénéficie actuellement d’un fort regain d’intérêt.
En Allemagne comme en France, toutes les communes possèdent leur monument aux morts. Mais la commémoration de la Première Guerre mondiale y reste nettement en retrait par rapport à d’autres événements historiques plus marquants pour l’Allemagne, comme le lourd héritage du nazisme (1933-1945) et la gestion de la réunification après la chute du Mur de Berlin (1989-1990). D’ailleurs, de nombreux monuments aux morts allemands furent considérés comme obsolètes et remplacés dans les années 1950-1960 par des monuments dédiés aux morts des deux conflits mondiaux. En Allemagne, la Première Guerre mondiale reste, dans son interprétation, trop ambivalente pour être fédératrice sur un plan identitaire, de même que la mémoire de la Seconde s’avère éminemment problématique. Contrairement à la France, les monuments aux morts allemands ne font donc pas consensus.
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Écrit par
- Oonagh HAYES : enseignant-chercheur à l'université de Tübingen, Allemagne
Classification
Médias
Autres références
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COMMÉMORATION DE L'ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE 1918
- Écrit par Encyclopædia Universalis
- 505 mots
Comme plusieurs autres pays, la France commémore le 11 novembre, date de la signature de l’armistice qui mit fin à la Première Guerre mondiale, en 1918. Ce jour-là, elle rend hommage aux soldats morts au combat pendant ce conflit. Observée pour la première fois de façon discrète en 1919, la commémoration...
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MAILLOL ARISTIDE (1861-1944)
- Écrit par Antoinette LE NORMAND-ROMAIN
- 1 540 mots
Les monuments aux morts qu'il exécuta pour sa région natale suscitèrent moins de controverse : pour Banyuls, il conçut trois reliefs disposés en triptyque (au centre, le Guerrier mourant dont il disait « c'est extraordinaire, on dirait tout à fait un antique » (Henri Frère) ; pour Elne et...