- 1. L'apoptose : mort cellulaire de type 1
- 2. La mort cellulaire autophagique : mort cellulaire de type 2
- 3. La nécrose : mort cellulaire de type 3
- 4. Diversité des types de morts cellulaires
- 5. Implications physiologiques et physiopathologiques de la mort cellulaire
- 6. Bibliographie
- 7. Sites internet
MORTS CELLULAIRES
La mort d'une cellule est un processus biologique normal dans un organisme vivant. En participant à des processus physiologiques aussi divers que le développement de l'embryon, la formation du cerveau le contrôle du nombre des cellules dans l'organisme ou l'établissement d'une immunité efficace, elle est indispensable à la survie, notamment, de l'espèce humaine. Néanmoins, un excès de mort cellulaire participe au développement de pathologies telles que le sida et les maladies neurodégénératives. À l'opposé, l'incapacité des cellules à mourir explique l'émergence de cancers et la résistance de certaines tumeurs aux traitements chimiothérapeutiques.
Les avancées scientifiques et technologiques réalisées durant ces dernières années ont permis de révéler l'existence de plusieurs processus de mort cellulaire, appelés « apoptose », « mort cellulaire autophagique » et « nécrose ». Ces différents processus létaux peuvent être caractérisés selon des critères morphologiques (qui peuvent être « apoptotiques », « nécrotiques » ou « autophagiques »), des critères enzymatiques (impliquant des nucléases, des lipases ainsi que des protéases telles que les caspases et les calpaïnes), en fonction de la survenue et du déroulement du processus létal (programmé ou accidentel) et selon le contexte cellulaire (physiologique ou pathologique).
La mort cellulaire peut ainsi être divisée en trois types : l'apoptose (ou mort cellulaire de type 1), l'autophagie (ou mort cellulaire de type 2) et la nécrose (ou mort cellulaire de type 3). L'existence de processus létaux ne présentant pas, ou très partiellement, les caractéristiques morphologiques et biochimiques de l'apoptose, de l'autophagie et de la nécrose définit un groupe de morts cellulaires dites « atypiques » (fig. 1) dont l'étude ne fait que débuter mais qui semblent également impliqués dans plusieurs processus physiopathologiques.
L'apoptose : mort cellulaire de type 1
L' apoptose (ou mort cellulaire de type 1) est la forme de mort cellulaire la plus étudiée. Bien que les modifications morphologiques de cette mort cellulaire aient été observées dès 1885 par l'anatomiste allemand Walter Flemming, le terme apoptose ne sera utilisé qu'à partir de 1972, lorsqu'il sera introduit par trois chercheurs britanniques – John F. Kerr, Andrew H. Wyllie et Alastair Currie – pour définir une nouvelle forme de mort cellulaire qui était distincte morphologiquement de celle de la nécrose (fig. 2). Ce néologisme, qui vient du grec ancien apoptosis en référence à la chute des feuilles des arbres en automne (apo exprime l'éloignement et ptosis la chute), désigne de façon métaphorique une mort cellulaire à la fois naturelle, inéluctable et intrinsèque. Les cellules dites « apoptotiques » perdent, dans un premier temps, tout contact avec les cellules avoisinantes, puis commencent à s'arrondir. À la suite de phénomènes d'altération du noyau cellulaire, avec pycnose (condensation chromatinienne), caryorrhexis (fragmentation nucléaire) et fragmentation de leur cytoplasme, ces cellules « implosent » et produisent de petits corps cellulaires présentant une membrane plasmique intacte et pouvant contenir des morceaux de noyaux et de cytoplasmes. Ces « corps apoptotiques » sont ensuite éliminés par des cellules phagocytaires. Bien qu'essentiellement fondés sur des observations morphologiques, ces travaux servent de référence pour définir la mort cellulaire par apoptose et ont permis d'identifier et de caractériser d'autres processus cellulaires létaux.
Déclenchement de l'apoptose
L'apoptose est un processus génétiquement déterminé pouvant être initié soit par une voie de signalisation moléculaire dite « intrinsèque » (également appelée « voie mitochondriale[...]
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Écrit par
- Jean-Luc PERFETTINI : docteur en immunologie, chargé de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (NSERM), Villejuif
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