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MOSCOU (JEUX OLYMPIQUES DE) [1980] Contexte, organisation, bilan

Le 23 octobre 1974, le C.I.O., réuni pour sa soixante-quinzième session à Vienne, accorde l'organisation des XIXes jeux Olympiques d'été à Moscou : chose inhabituelle, le détail du vote est tenu secret, mais il semble que Moscou ait obtenu quarante-neuf voix, Los Angeles douze. Pour la première fois, les Jeux se déroulent donc dans un pays communiste. Un choix logique : il semblait difficile que les Jeux aient lieu deux fois consécutivement sur le continent nord-américain ; le savoir-faire organisationnel de Moscou n'est plus à démontrer ; la capitale soviétique possède de multiples équipements sportifs (près de soixante-dix stades, plus de vingt piscines et deux cent trente gymnases) ; l'U.R.S.S. est clairement devenue, en 1972 à Munich, la première puissance olympique en termes de résultats sportifs.

Rapidement, Moscou est livrée aux bulldozers et aux pelleteuses : une centaine de chantiers démarrent. Les dômes du Kremlin sont redorés, églises et monuments sont restaurés, deux mille rues sont réparées, toutes les chaussées ou presque sont refaites, onze gares sont remises à neuf. Dans le sud-ouest de Moscou, un gigantesque village olympique (trente-six grands immeubles, 107 hectares) parsemé d'espaces verts voit le jour.

Les enceintes sportives bénéficient de toutes les attentions. Le stade Lénine, construit en 1956 pour les Spartakiades, est rénové : quelque cent trois mille personnes peuvent assister aux cérémonies d'ouverture et de clôture, aux compétitions d'athlétisme, à la finale du tournoi de football et à certaines épreuves d'équitation. Le palais des sports, édifié pour le même événement, est lui aussi refait à neuf : treize mille spectateurs peuvent admirer les gymnastes et soutenir les judokas. Le stade olympique indoor (seize mille places) est le théâtre des matchs de basket-ball et des combats de boxe. La piscine olympique, ultramoderne et originale (les tribunes peuvent se replier et former une couverture métallique), compte treize mille places. Les installations sportives du C.S.K.A. Moscou, le club de l'armée, sont utilisées : dix mille spectateurs ont la possibilité d'assister aux compétitions de lutte et d'escrime. Le palais des sports Dynamo (cinq mille places), édifié dans le nord de Moscou, accueille des matchs de handball. Dans l'est de la ville, le palais des sports Sokolniki, construit en 1973, est agrandi (sa capacité est portée à six mille huit cents places) et accueille également des matchs de handball, alors que le palais des sports Izmailovo (cinq mille places) est construit pour les compétitions d'haltérophilie. Un vaste complexe sportif est édifié à Krylatskoïe, près de la Moskova : le vélodrome (six mille places), doté d'une piste en bois de Sibérie de 333,33 mètres, est considéré comme l'un des plus beaux du monde ; dans cet environnement verdoyant sont aménagés un bassin d'aviron et de canoë-kayak, ainsi qu'un champ de tir à l'arc. Les compétitions de tir se déroulent dans les stands de Mytishchi, au nord-est de Moscou. Les épreuves de voile ont lieu à Tallinn, en Estonie. La presse est choyée : un immeuble de marbre de six étages est construit spécialement pour que les journalistes puissent travailler dans les meilleures conditions qui soient.

Le rapport officiel du comité d'organisation, présidé par Ignati Novikov, indique que les dépenses liées aux Jeux de Moscou se montent à 862 millions de roubles, les recettes à 744 millions de roubles. Le rouble n'étant pas convertible, ces chiffres ne veulent rien dire. Les dirigeants soviétiques admettent que 3 milliards de dollars ont été dépensés pour les Jeux. Les experts internationaux estiment que cette somme se monte en fait à 9 milliards de dollars. Bien avant le début des compétitions, Moscou, « vitrine du socialisme », est fin prête pour[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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