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IBN EZRA MOSHE (1060?-? 1139)

Poète et philosophe juif espagnol, appelé aussi Abu Harūn. Né à Grenade, Moïse ibn Ezra apprit la poésie à Lucena. Occupant, semble-t-il, une fonction publique en vue jusqu'en 1090, il dut s'exiler en Espagne chrétienne après la conquête de Grenade par les Almohades. Il mena une existence difficile à la merci de mécènes fortunés dont il chantait les louanges.

Son œuvre poétique, qui vise à une perfection formelle achevée, comprend des morceaux profanes ainsi que des poèmes sacrés. Les premiers s'attachent aux thèmes de l'amour, du vin, de la nature, de la fidélité et de l'infortune, méditent sur la vie et la mort. Les seconds, piyyutim (poèmes synagogaux) et seliḥōt (élégies), expriment la contrition de l'âme altérée de son Créateur et le caractère concret de l'attente messianique. Nombre de piyyutim de Moïse ibn Ezra ont été admis dans les rituels de prière du judaïsme.

Philosophe, Moïse ibn Ezra écrivit en arabe un traité intitulé La Natte parfumée, qui est d'inspiration néo-platonicienne et développe la doctrine de l'émanation. Enfin, il composa, en réponse à huit questions sur la poésie hébraïque que lui posa un ami, un art poétique intitulé (en arabe) Kitāb al-Muḥāḍarawa al-Mudhākara. Il y donne des indications sur divers poètes, définit la poésie et ses principes et règles, empruntant ses exemples et métaphores à la Bible.

— Gérard NAHON

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Écrit par

  • : directeur d'études émérite à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses)

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