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MOSQUÉE

La maison du prophète et les premières mosquées

Mahomet, dès son arrivée à Médine, semble s'être préoccupé de l'aménagement d'une habitation personnelle (en réalité une cour) qui puisse servir en même temps de centre communautaire. Aucun vestige matériel n'a été conservé de cette « maison », et les sources écrites sont loin d'apporter des renseignements clairs quant à sa figuration. Dans sa forme définitive, c'était une cour carrée d'environ « 100 coudées » de côté, dotée du côté sud d'un auvent formé de palmiers dont le feuillage, servant de toiture, était enduit d'argile. Du côté sud-est, à l'extérieur de la cour mais communiquant avec elle, il y avait un ensemble de pièces et de couloirs : les habitations du Prophète et de ses épouses. C'était certainement un aménagement d'une extrême simplicité, sans aucune prétention architecturale, et dépourvu de dispositif cultuel spécifique. L'élément principal était la cour avec son abri au sud ; elle servait à la prière, aux sermons et aux harangues politiques, aux réunions et parfois même aux joutes sportives. C'est là aussi que le Prophète rendait la justice, qu'on exposait le butin de guerre, qu'étaient perçues les délégations (même non islamiques) ; les pauvres y trouvaient également un abri. Le Prophète et deux de ses successeurs furent enterrés dans l'une des habitations contiguës.

Mosquée de Kairouan - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mosquée de Kairouan

Les premières grandes mosquées furent aménagées dans les édifices cultuels des vaincus ou dans les villes-camps nouvelles (par exemple, Bassora, Kūfa, Fustat, Kairouan) installées sur des terres vierges. Par leur simplicité et leur fonctionnalité austère, ces mosquées étaient certainement proches de la maison du Prophète, mais il ne paraît pas y avoir eu imitation délibérée d'un modèle sacré. C'étaient de vastes cours, avec un abri le long de la qibla, et des portiques peu profonds sur les trois autres côtés. On a dit de ces mosquées qu'elles constituaient le « type arabe », mais ces édifices hypostyles à cour, sans aucune différenciation intérieure, n'ont rien de spécifiquement arabe. Leur reconstruction au début de la dynastie omeyyade n'a pas vraiment changé leur conception architecturale initiale.

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Écrit par

  • : professeure d'histoire de l'art et d'archéologie islamiques à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Médias

Mosquée de Yazd - crédits :  Bridgeman Images

Mosquée de Yazd

Mihrab de Masjid i-Vakil - crédits :  Bridgeman Images

Mihrab de Masjid i-Vakil

Mosquée de Kairouan - crédits : Encyclopædia Universalis France

Mosquée de Kairouan

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