MOTEUR À EXPLOSION
Dans la bataille technique que se livrent les partisans de la vapeur, de l'électricité et du pétrole, les nombreux ingénieurs adeptes du moteur à essence sont de leur côté en pleine rivalité. Au sein de la société Gauthier à Paris, le Wallon Étienne Lenoir (1822-1900) accomplit une réalisation déterminante. En 1860, s'inspirant des travaux de Paul Hugon, il parvient à mettre au point un moteur à deux temps et double effet, actionné par un mélange de gaz d'éclairage et d'air. La technique est rudimentaire, puisque le gaz explose alternativement à chaque extrémité du monocylindre pour créer le va-et-vient du piston. Pourtant, une innovation émerge : l'allumage du gaz se fait par une bougie électrique alimentée par un accumulateur et une bobine. Le moteur à explosion est donc bien né, même si des améliorations restent à apporter, notamment au niveau du rendement puisque le moteur demande 18 litres de mélange gazeux pour une puissance de 2 chevaux. Cinq cents exemplaires du moteur Lenoir seront vendus entre 1860 et 1864, tant en Europe qu'aux États-Unis, mais tous pour une utilisation fixe. Son application à l'automobile est en effet un échec : le moteur est trop peu puissant et surtout fragile en raison de difficultés structurelles de refroidissement. Il reste néanmoins le point de départ du moteur à explosion.
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Écrit par
- Jean-Louis LOUBET : professeur des Universités, directeur du département d'histoire à l'université d'Évry
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