MOUTON

Petit herbivore ruminant répandu dans le monde entier et élevé pour la production de laine, de viande et de lait. Classe : Mammifères ; ordre : Artiodactyles ; famille : Bovidés ; sous-famille : Caprinés.

Les moutons (Ovis aries) possèdent un corps trapu recouvert d'une épaisse toison, un long museau, des pattes courtes et une queue tronquée. La morphologie de base est identique quelles que soient les races. Les différences se situent au niveau des cornes, qui peuvent être présentes chez les béliers et les brebis (black face, castillonaise, lourdaise) ou seulement chez le mâle (ouessant, mérinos) ; de la forme du chanfrein qui peut être busqué (basco-béarnaise, bizet) ainsi qu'au niveau de l'arrière-train qui est plus développé chez les races destinées à la boucherie.

Descendant du mouflon (Ovis musimon), le mouton a été domestiqué très tôt. On trouve des traces de domestication en Palestine dès 9000 avant J.-C. L'Égypte, la Mésopotamie, l'Asie Mineure vont peu à peu faire évoluer le mouflon en mouton, dès 3000 avant J.-C., et celui-ci essaimera vers l'Europe qui achèvera la diversification des races. En Corse, le mouflon fut introduit après avoir été domestiqué, il y a 6 000 ans. Redevenu sauvage, il est à l'origine de l'espèce actuelle.

Le mouton est un herbivore ruminant rustique, capable de s'adapter à des pâturages médiocres. Il peut vivre dans les régions arides ou des landes montagneuses. Son espérance de vie est de quinze à vingt ans.

Cet animal est apte à se reproduire dès l'âge d'un an. Le rut a lieu en général en automne. Le temps de gestation est d'environ cinq mois. Chez certaines races, les brebis peuvent élever facilement deux à trois petits qui seront allaités pendant quatre mois.

Grégaires, les moutons vivent souvent en troupeaux denses. Ils communiquent grâce à des bêlements ou par marquage olfactif.

Il y a plus d'un milliard de moutons dans le monde dont 11 millions en France. L'Australie et la Nouvelle-Zélande assurent 80 p. 100 de la production de laine. L'élevage français tente d'être plus performant en accroissant la taille des troupeaux et en sélectionnant des races plus prolifiques (finnoise, romanov) ou précoces (capables de se reproduire dès la première année ; charmoise, berrichon du Cher) au détriment des races plus rustiques tels le bizet, la causse du Lot, la landaise ou l'ouessant. Les races laitières (lacaune, Corse), dont le lait sert notamment à la fabrication du roquefort, se maintiennent. Les races lainières (mérinos) sont peu représentées en France. Enfin, les races d'herbage (bleu du Maine, avranchin, southdowm, suffolk) sont des races à viande dont la production souffre un peu moins.

Très concurrentiel, l'élevage ovin connaît une crise difficile à résoudre. Beaucoup de races ont disparu ou sont très menacées. L'entretien des espaces naturels pourrait apporter un léger mieux à une tradition pastorale déjà très amoindrie par la mécanisation de l'agriculture.

— Marie-Claude BOMSEL