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PAIX MOUVEMENT DE LA

Ligue internationale formée peu après la Seconde Guerre mondiale en raison de la crainte générale que provoquaient les tensions de la guerre froide et de la crainte que les États-Unis ne recourent aux armes atomiques. Dans ces conditions, à l'exemple de Romain Rolland et de Barbusse (Amsterdam, 1932), les auteurs de l'appel pour la tenue à Paris d'un « Congrès mondial des partisans de la paix » — Bureau international de liaison des intellectuels, constitué à Wrocław (Pologne) en août 1948, secrétaire Aragon, et bureau de la Fédération démocratique internationale des femmes, présidente Mme Cotton — et de nombreuses personnalités signataires de cet appel font alors le succès de ce congrès (avr. 1949) en lui apportant le soutien d'associations diverses et de milliers d'adhésions individuelles. Venus de 70 pays, 2 198 participants adoptent un manifeste et constituent un comité de 140 membres pourvu d'un bureau que préside Frédéric Joliot-Curie.

Voulant faire cesser la guerre froide, la course aux armements, la menace atomique, les conflits en cours et le règne du colonialisme, les « partisans de la paix », dans leur session de Rome (oct. 1949), dressent un « programme de paix » et le soumettent, au début de 1950, aux parlements des pays suivants : Italie, Belgique, France, Pays-Bas, Mexique, États-Unis, U.R.S.S. Puis c'est l'appel de Stockholm (mars 1950) pour l'interdiction de l'arme atomique. Le IIe Congrès (Varsovie, nov. 1950) substitue au comité un « Conseil mondial de la paix », auquel il est confié de coordonner les activités des conseils nationaux et d'accueillir en son sein « les représentants de toutes les forces engagées dans une action pratique en faveur de la paix ». Il en résultera, lors du Congrès de Vienne (« Congrès des peuples pour la paix »), une participation d'hommes politiques non adhérents au Mouvement et l'adoption d'une charte pour un accord des « cinq Grands » (déc. 1952).

Cependant, l'exclusion des délégués yougoslaves, lors de la session de Rome, fait apparaître que les Soviétiques se sont assuré, depuis la préparation du Ier Congrès, le contrôle de l'orientation du Mouvement ; or la guerre froide, pour de nombreux participants, n'est plus de la seule responsabilité des États-Unis, et la bombe atomique russe (fin 1949) devenue thermonucléaire (1953) demeure pour beaucoup une « arme d'épouvante », au même titre que celle des États-Unis. Des obstacles dressés par les gouvernements occidentaux, sous l'influence des États-Unis, nuisent aux campagnes et aux conférences pour le « pacte des Cinq » et contre le réarmement allemand (1951), contre les expérimentations américaines dans la guerre de Corée (1952). Les progrès diplomatiques dans la voie de la coexistence pacifique, après 1953, estompent les craintes nées des procès staliniens (de 1949 à 1953), des crises consécutives aux événements de Hongrie et du Proche-Orient (1956), de Chine (rupture avec l'U.R.S.S., 1960), de Tchécoslovaquie (1968). Toutefois, la revue internationale que dirige Pierre Cot au nom du Mouvement (15 éditions nationales à son apogée) cesse de paraître dès 1962.

C'est sur le terrain des relations économiques et culturelles Est-Ouest et de la lutte contre le colonialisme que le Conseil mondial recouvre, par le moyen de campagnes et de conférences, une part de son influence première ; certains peuples du Tiers Monde lui savent gré d'avoir contribué à leur indépendance. Lors de la célébration du vingt-cinquième anniversaire du Mouvement (Paris, mai 1974), alors que l'Inde devenait la sixième puissance nucléaire, c'est encore la décolonisation et la lutte contre l'apartheid qui constituent les thèmes de la discussion au niveau de la présidence du Conseil mondial.

— Alfred SIMON[...]

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