MOZAMBIQUE
Nom officiel | République du Mozambique (MZ) |
Chef de l'État et du gouvernement | Filipe Nyusi (depuis le 15 janvier 2015) |
Capitale | Maputo |
Langue officielle | Portugais |
Unité monétaire | Metical (MZN) |
Population (estim.) |
36 769 000 (2024) |
Superficie |
799 380 km²
|
Histoire
L'histoire précoloniale
Si Vasco de Gama découvre la côte du Mozambique en 1498, l'histoire du territoire commence bien avant. Les fouilles archéologiques sont modestes et nos connaissances limitées. Mais on s'accorde généralement sur le fait que les premiers habitants connus dans cette région sont des chasseurs-cueilleurs, parents des Khoisan, qui auraient été déplacés au sud et à l'ouest du Mozambique, entre le ier et le ive siècle après J.-C., par des migrations bantoues. Ces nouvelles populations développent une organisation sociale et politique plus complexe, généralement autour de royautés. À la fin du Ier millénaire, les Karanga envahissent la région par le nord. Plus avancés technologiquement, ils dominent les peuples locaux et développent une civilisation sophistiquée (l'empire du Monomotapa) qui entretient des relations avec la péninsule Arabique, l'Asie et la Chine. Ils construisent des maisons, des forts et une majestueuse capitale de pierre, le Grand Zimbabwe (dans le sud de l'actuel Zimbabwe). Moins impressionnants mais non moins puissants, trois empires appelés Maraves émergent dans le centre de l'actuel Mozambique à partir du xve siècle. Les Portugais, eux, installent des comptoirs sur la côte mozambicaine dès la fin du xve siècle. Fantasmant sur les richesses du Zimbabwe, ils essaient de conquérir l'empire Karanga, mais en vain. Ils resteront, néanmoins, présents dans la vallée du Zambèze. Ailleurs, ils se heurtent, commercialement et militairement, aux Indiens, aux Arabes et aux sultanats swahilis.
Au xixe siècle, l'équilibre de la région est rompu. Le premier facteur de cette rupture est la nouvelle expansion du commerce international de l'esclavage, suscité par la révolution industrielle en Europe. Au total, près d'un million de personnes seront « exportées » du Mozambique. Le deuxième facteur est une série de sécheresses, entre 1794 et 1836, qui détruit la base économique de la région et provoque la crise de l'empire Karanga, des États Maraves et de la présence portugaise le long du Zambèze. Ces sécheresses engendrent une longue période de désintégration sociale, de guerres et d'expansion de l'offre d'esclaves. Enfin, le troisième facteur est lié aux migrations Nguni qui sont, elles aussi, une conséquence de la sécheresse. Originellement fermiers dans la région du Natal (dans l'actuelle Afrique du Sud), les Nguni se réorganisent socialement et politiquement en centralisant leurs institutions et en accroissant fortement leurs armées. Ils développent ainsi des États militaires qui vont se déplacer et ravager une aire allant de l'Afrique du Sud à la Tanzanie actuelle. Leur déplacement bouleverse profondément les équilibres sociopolitiques de la région.
C'est vers 1860 que les Portugais commencent à se préoccuper de la colonisation effective du Mozambique. À cette époque, les nouveaux États-nations européens s'engagent dans la conquête du continent. Les Portugais choisissent de se lancer dans la création d'un nouvel empire centré sur l'Afrique (le « troisième empire », faisant suite au premier empire développé en direction de l'Asie et au deuxième centré sur le Brésil). À partir de 1875, des campagnes de conquête et d'occupation du territoire sont lancées, campagnes qui dureront jusqu'à la fin de la Grande Guerre. L'ambition initiale et maximale des Portugais était de former une grande colonie traversant le continent d'est en ouest, du Mozambique à l'Angola (projet dit de la « carte rose », du nom d'un document officiel illustrant les prétentions du Portugal). Mais de telles visées entrent en conflit avec les ambitions des Britanniques qui cherchent, eux, à s'établir du Cap au Caire. Plus faible que ces derniers, le Portugal va devoir non seulement renoncer[...]
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Écrit par
- Bernard CALAS : professeur de géographie à l'université de Bordeaux-III-Michel-de-Montaigne
- Eric MORIER-GENOUD : docteur en sociologie, chargé de cours à l'université de Lausanne, Suisse
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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