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MOZAMBIQUE

Nom officiel

République du Mozambique (MZ)

    Chef de l'État et du gouvernement

    Filipe Nyusi (depuis le 15 janvier 2015)

      Capitale

      Maputo

        Langue officielle

        Portugais

          Unité monétaire

          Metical (MZN)

            Population (estim.) 36 769 000 (2024)
              Superficie 799 380 km²

                Le Mozambique depuis l'indépendance

                Un pays socialiste en guerre

                En 1968-1969, le Frelimo a traversé une grave crise interne. Des factions se sont cristallisées et déchirées à propos de l'orientation politique, militaire et idéologique du mouvement. Après le départ, et parfois l'assassinat, de nombreux chefs et militants, la direction du Front est dominée par des éléments militaires et marxistes qui arriveront au pouvoir en 1975. C'est ainsi que Samora Machel devient le premier président du Mozambique indépendant et qu'il met rapidement en place un régime socialiste. Contrairement à la Tanzanie qui adopte un « socialisme africain », le Frelimo privilégie un marxisme-léninisme orthodoxe. En 1975, le nouveau gouvernement nationalise l'enseignement et la santé et investit massivement dans ces domaines. Au niveau politique, il met en place des structures du parti dans tout le pays (« groupes dynamisateurs », cellules du parti, etc.), il organise des élections populaires et travaille à la marginalisation des pouvoirs perçus comme réactionnaires (les capitalistes, les religieux, les chefs traditionnels). À la suite de l'officialisation de ses orientations lors de son IIIe Congrès en 1977, le Frelimo fusionne même le parti et l'État. Au niveau économique, il nationalise presque toutes les entreprises et restructure l'économie rurale par le biais d'une « socialisation de la campagne » (paysans regroupés dans des « villages communaux ») et par le développement de coopératives et de fermes d'État.

                Si la révolution socialiste améliore les conditions sociales de la majorité de la population, l'autoritarisme politique du pouvoir va générer des résistances et, assez rapidement, une opposition armée. La grande majorité des colons portugais quitte le pays, ou est expulsée, durant la période de transition politique. Parmi la population restante, plusieurs secteurs résistent à certains aspects des nouvelles politiques menées (nationalisation, villagisation forcée, etc.), voire s'opposent franchement au nouveau régime. Ces résistances émanent de classes sociales et de régions particulières, notamment des chefs dits traditionnels et du centre du pays qui avait été, paradoxalement, une zone de forte résistance au colonialisme. Dans l'extrême nord ont lieu quelques soulèvements et révoltes, notamment en 1977, contre la campagne antireligieuse du Frelimo. Surtout, le Mozambique ayant choisi de soutenir le mouvement de libération de la Rhodésie (futur Zimbabwe), le gouvernement blanc de ce pays décide de lancer un mouvement de contre-guérilla, puis de déstabilisation du Mozambique. Appelé Résistance nationale du Mozambique (Renamo), ce groupe, qui sera dirigé par Afonso Dhlakama, a des débuts modestes. Mais après l'indépendance du Zimbabwe en 1980 et le nouveau soutien du régime d'apartheid d'Afrique du Sud au mouvement mozambicain, la guérilla va s'étendre dans tout le Mozambique.

                Le conflit armé est très violent. C'est une guerre totale qui implique la destruction des infrastructures et le massacre des populations. À partir de mars 1984, avec la signature d'un accord de paix entre Pretoria et Maputo (accord d'Incomati), la Renamo est obligée de s'autonomiser et de ne se reposer que sur une base sociale nationale, ce qui transforme le conflit en une guerre civile.

                Au milieu des années 1980, le pays est en pleine crise sociale et économique. Dans les villes, la population fait la queue devant les magasins presque vides. Le coût de la guerre est impossible à calculer précisément, mais des estimations (1997) avancent les chiffres suivants : un million de morts (pour 15 millions d'habitants en 1989), la disparition de 80 % du bétail, la destruction de 40 % du capital fixe (bâtiments, systèmes d'irrigation, pompes à eau, etc.), la fermeture ou destruction[...]

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                Écrit par

                • : professeur de géographie à l'université de Bordeaux-III-Michel-de-Montaigne
                • : docteur en sociologie, chargé de cours à l'université de Lausanne, Suisse
                • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Médias

                Mozambique : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Mozambique : carte physique

                Mozambique : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Mozambique : drapeau

                Mozambique : économie - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Mozambique : économie

                Autres références

                • MOZAMBIQUE, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

                  • Écrit par
                  • 18 789 mots
                  • 22 médias
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                • CABORA BASSA BARRAGE DE

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                  Construit entre 1967 et 1974 au Mozambique, le barrage de Cabora Bassa (ou Cahora Bassa) fait partie de l'aménagement général de la vallée du Zambèze dont une autre pièce maîtresse est le barrage de Kariba, au Zimbabwe, sur la frontière entre cet État et la Zambie. Cabora Bassa, construit...

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